Connaître la température de l’eau, son degré de salinité : les quelque 3300 flotteurs Argo transmettent via les satellites Argos et Iridium des données en temps réel sur l’état des océans. Ces informations permettent d’établir des prévisions climatiques saisonnières, de mieux comprendre les phénomènes de réchauffement de la planète et ses impacts, d’élaborer des outils d’aide à la prise de décision (pour la gestion de la pêche et l’aquaculture, la consommation électrique liée au climat, les moussons…).
Un système d’observation global
Ce système d’observation des océans est global depuis 2004 avec un robot tous les 300 km pouvant descendre jusqu’à 2 km de profondeur. 25 Etats participent au financement de ce programme évalué à 25 millions de dollars. 10 centres à travers le monde récupèrent les données (1), lesquelles sont expédiées vers deux autres centres globaux basés aux USA et au sein de l’Ifremer à Brest. Les informations recueillies sont à la disposition de la communauté scientifique qui les exploite librement (2). Elles nourrissent des modèles comme Mercator (15 agences de ce type dans le monde), servent de base d’analyse à ceux qui étudient les changements des océans et du climat. Avec un recul de 10 ans, les scientifiques arriveront à tirer des conclusions pertinentes sur les modifications climatiques.
CLS abrite le JCOMMOPS, le centre de coordination internationale des réseaux mondiaux in situ d’observation des océans. JCOMMOPS, en étroite relation avec la Commission Océanographie Intergouvernementale de l’UNESCO et l’Organisation Mondiale de la Météorologie, assure la surveillance des réseaux de flotteurs, bouée dérivantes et ancrées, des observations recueillies par les bateaux de commerce, etc.
Pour la 10ème fois, se sont réunis les experts collectant aux quatre coins de la planète les mesures relevées par les flotteurs. « C’est l’occasion d’échanger sur les différentes méthodes de contrôle et de gestion des données, de s’entendre sur une approche commune » indique Mathieu Belbéoch, coordinateur du programme. Une deuxième réunion annuelle est aussi organisée entre les scientifiques responsables des composantes nationales du programme afin de décider des priorités concernant l’implémentation du réseau.
Déployer 800 nouveaux flotteurs/an
Les pays impliqués dans le programme s’investissent dans la maintenance et l’optimisation du réseau. Les appareils qui remontent à la surface tous les 10 jours sont à remplacer tous les 4/5 ans, après environ 150cycles, d’où la nécessité de déployer 800 nouvelles unités/an. Un défi logistique dans certains endroits de l’hémisphère sud où croisent peu de bateaux. Les flotteurs sont fabriqués aux USA, en Allemagne et en France. Chacun revient environ à 15 000 dollars, les USA sont le premier contributeur du système suivis du Japon et de l’Australie.
Les participants Européens essayent d’obtenir un financement pérenne qui permettra de maintenir un quart du réseau.
L’objectif est d’augmenter la durée de vie des flotteurs, d’accroître la profondeur d’immersion, d’enrichir leurs fonctionnalités. 400 robots ont ainsi été équipés pour relever le paramètre oxygène. Les biologistes peuvent être intéressés par d’autres observations, tels les nitrates, la chlorophylle, le pH …
Tout ce travail de détection vient étayer la connaissance du réchauffement climatique, de ses mécanismes, et conséquences comme la montée du niveau des océans.
(1) : Les centres sont situés en France, USA, Corée, Angleterre, Chine, Japon, Canada, Inde, Australie.
(2) : Chaque pays gère la diffusion des données.
(2) : Chaque pays gère la diffusion des données.