RELATIONS DONNEURS D'ORDRES FOURNISSEURS : ATR : sécuriser la supply chain, bâtir de nouvelles relations avec les fournisseurs

Thierry Casale, Directeur des Opérations

 

En 2013, ATR livrera plus de 70 avions par an, la cadence va passer à 90 appareils annuels d’ici 2015. En parallèle, la R&D ne faiblira pas avec dans les cartons l’avion de 90-100 places. Pour tenir le rythme, les acteurs de la filière ont  concentré leurs efforts sur l’organisation de la supply chain si bien que depuis 2 ans, les relations entre les donneurs d’ordres et les fournisseurs se sont considérablement améliorées avec plus de visibilité et de fiabilisation à tous les niveaux.

Les entreprises ont investi dans le capital humain en multipliant les recrutements et dispositifs de formation. Elles se sont dotées des moyens industriels nécessaires pour  produire les volumes commandés. « L’autre clé de la réussite repose sur la sécurisation de la chaîne des fournisseurs » souligne Thierry Casale, directeur des opérations (1) chez ATR en détaillant les actions préventives et curatives mises en place par le constructeur d’avions régionaux.

Les relations contractuelles entre donneurs et preneurs d’ordres prennent de plus en plus la forme de partenariats à long terme. Sous l’égide du Gifas, les commandes fermes sont passées à 6 mois et une visibilité est donnée à 3 ans avec le partage des plans de production. A ses équipementiers, ATR leur recommande fermement de cascader ces informations à leur propre supply chain

En ce qui concerne ses autres interlocuteurs à savoir ceux de l’aérostructure, « nos fournisseurs Alenia et le groupe Airbus (ancien EADS)sont nos propres actionnaires » indique Thierry Casale. Côté français, tout va dans le bons sens, les règles de conduite prescrites par le Gifas sont respectées ; les initiatives contribuant à la structuration de la supply chain se déroulent avec succès. Côté italien, le directeur des opérations travaille avec l’équivalent d’un Gifas pour déployer des démarches similaires en direction de la filière.

Autre dispositif optimisant les relations avec les fournisseurs : la plateforme collaborative d’achats Boost Aerospace qui fédère Airbus, ATR, Dassault, Thales, Safran…Plusieurs outils ont été déployés dans ce système dont Air-Supply qui vise à mieux structurer les échanges avec plus d’intégration et de visibilité. L’objectif est de parvenir à une vision plus consolidée du positionnement du plan de charge. Airbus a mis en place ce mode de fonctionnement, le constructeur d’avions régionaux Finalise son déploiement début 2014.

ATR a participé au sein du GIFAS au lancement du projet Performance Industrielle avec 400 sociétés au profit des régions sous forme de grappes, chaque tête ayant pour mission d’animer un groupe d’entreprises. Le tout pour aboutir aux « best practices » en terme de flux, méthodes, organisations intra et inter-entreprises.

En ce qui concerne les mesures curatives, l’avionneur qui travaille avec un panel 300 fournisseurs (140 équipementiers en direct et 160 acteurs des aérostructures indirectement) se doit de réagir à la moindre défaillance d’un de ses partenaires, en l’aidant à trouver des solutions. Dans ce domaine pour le supply chain francais, Airbus joue un rôle majeur via Aerofound, capable d’injecter des moyens financiers là où il le faut ! La plateforme d’achats mutualisés de matière première, Aero Trade donne de l’oxygène en termes de trésorerie aux sociétés actionnaires de cette structure. La mise en place de Field Representatives chez les fournisseurs en difficulté est un axe essentiel du travail.

L’ensemble des efforts engagés par les uns et les autres porte ses fruits. Les livraisons à l’heure (OTD) sont passées de 60% à 85% cette année. ATR  souhaite atteindre prochainement les 95% condition indispensable pour relever ce défi des cadences élevées (90 avions par an) de manière durable et sécurisée.  

Emma BAO
Diffusé le 28 décembre 2013

 

 (1) : Sa fonction recouvre la production, les achats, la suppy chain et la qualité

 

 

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