L’ouverture en 2014 de l’Institut Universitaire du Cancer donnera une nouvelle impulsion au pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé. « Ce sera un outil extraordinaire qui renforcera l’attractivité internationale du pôle » souligne Philippe Prigent, directeur général. 300 à 350 lits seront réservés aux malades. Autour d’eux, se mobiliseront les équipes de recherche publique et privée, une alliance exemplaire pour faire avancer la R&D, apporter de nouveaux traitements aux malades. Les grands industriels comme Pierre Fabre, Sanofi, les PME, les start-up, le Centre Claudius Régaud, le CHU, l’Inserm, le Cnrs…tous les acteurs oeuvreront de concert pour accélérer les projets, aboutir plus rapidement à des résultats concrets en terme de soins. Des big pharmas comme Pfizer, Roche, GSK (qui a adhéré à CBS) commencent à s’intéresser au site, certaines pourraient ouvrir un bureau sur place. A proximité de l’Institut Universitaire du Cancer, plusieurs plateformes de recherche académique et technologique (en imagerie…) seront construites.
Du côté de la pépinière Pierre Potier, le plein sera fait avec 8 sociétés hébergées en 2013. Sont déjà installées dans les locaux Dendris, Syntivia, Selexel, Ederna, Genoskin, et Univercell-Biosolutions. Lorsque toutes les entités composant l’Oncopole seront opérationnelles, quelque 4000 à 6000 personnes travailleront au sein de ce centre unique en Europe. Dans le même esprit, est en train de se développer à Oslo un campus dédié au cancer.
Au sein de cet écosystème, le pôle Cancer-Bio-Santé garde toute sa légitimité en restant uniquement centré sur l’expertise cancer. Deux des quatre DAS (1), les molécules thérapeutiques et les dispositifs médicaux, sont axés sur cette thématique. Les autres concernent la prévention (par la nutrition…) et la transversalité avec les autres pôles comme Aerospace Valley impliqués sur le maintien à domicile et la e-santé. Au sein de ces DAS pilotés par un industriel et un académique, « un travail est engagé sur les verrous technologiques et la manière de les faire sauter » précise Philippe Prigent en évoquant aussi une consultation des adhérents pour mieux connaître leurs attentes.
Suite à l’évaluation officielle des pôles, le pôle CBS a été jugé performant même si des points sont à améliorer. Ce sera un des chantiers des mois à venir. Le changement de gouvernement a décalé d’un an la nouvelle feuille de route qu’établira la DGCIS pour la période 2013 à 2018. En attendant, l’enveloppe allouée en 2012 sera reconduite cette année.
En 6 ans d’existence, le pôle CBS a labellisé plus de 130 projets. Le tout avec un tissu de PME et de sociétés de biotechs peu dense mais avec une recherche universitaire très étoffée. La montée en puissance de l’Oncopole apportera une nouvelle dynamique avec l’arrivée de nouvelles entreprises et représentations de grands groupes.
(1) : Domaines d’actions stratégiques
Emma BAO
Diffusé le 27 décembre 2012
Encadré 1
Parcours
Philippe Prigent est arrivé à la direction du pôle CBS à la rentrée 2012. Diplômé en immuno-toxicologie, il a effectué pendant 6 ans de la recherche fondamentale à l’Inserm, a travaillé ensuite pendant 15 ans dans l’industrie pharmaceutique.
Souhaitant prendre un nouveau virage professionnel, il suivra une formation à l’ESSEC et décrochera un master en stratégie et management des industries de santé. Ce qui l’amènera à la direction générale d’une PME spécialisée sur la lutte anti-contrefaçon dans les domaines du médicament et des produits agroalimentaires. Il restera 5 ans à ce poste avant de rejoindre Toulouse et le pôle CBS. Un retour aux racines avec de la famille en Midi-Pyrénées.
Encadré 2
Parmi les projets retenus
AnaQuantTMA : Développement d'une plateforme Quantitative et Automatisée des TMA
Développement d’une plateforme dédiée à l’analyse des Tissue MicroArray (TMA) marqués en fluorescence. Ce nouvel outil a pour but la recherche et la validation de nouveaux biomarqueurs à moindre coût et à haut débit. L’automatisation totale de la numérisation des échantillons et de leur analyse, et le développement d’interfaces logicielles ergonomiques et fluides permettra au pathologiste un gain de temps important et un flux de travail rapide.
Date de labellisation : 15 avril 2011 ; porteur de projet : Innopsys ; partenaires : Magellium ; Institut Gustave Roussy ; durée du projet : 24 mois ; retenu à l’appel à projets n°12 du FUI
· UmAbHER3 : Immunothérapie ciblée contrant "la programmation HER3" dans les cancers du sein
Les récepteurs à tyrosine kinase de la famille HER (ErbB) sont impliqués dans la prolifération cellulaire, l’invasion et la survie des cellules cancéreuses. Bien que dépourvu d’activité kinase, le récepteur HER3 joue un rôle fondamental : les hétérodimères HER2/HER3 possèdent les activités mitogènes les plus fortes de la famille HER, et HER3 est impliqué dans le développement de nombreux cancers, non traitables ou devenant résistants aux thérapies ciblées existantes actuellement.
L’objectif du projet UmAbHER3 est de développer un anticorps monoclonal thérapeutique humain capable d’interférer dans la programmation HER3 des cancers du sein résistants ou non traitables par les thérapies actuelles ciblant HER2. Un test diagnostique compagnon basé sur la technologie de transfert d’énergie en temps résolu HTRF® sera aussi mis au point afin de quantifier l’expression de HER3 au niveau cellulaire et sur des tumeurs afin de proposer une prise en charge individualisée des patients. L’approche technologique sera appliquée à l’évaluation des effets du nouvel anticorps monoclonal sur des modèles animaux ainsi qu’à la caractérisation de tumeurs issues de patientes présentant un cancer du sein.
Date de labellisation : 17 novembre 2011 ; porteur de projet : Millegen ; partenaires : Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (INSERM U896 Université de Montpellier1 - CRLC Val d'Aurelle) ; CRLC Val d'Aurelle ; Cisbio Bioassays ; Durée du projet : 36 mois ; projet co-labellisé par le pôle Eurobiomed ; retenu à l’appel à projets n°13 du FUI