Marc Alaux, directeur général
Cauquil a décroché 4 très gros marchés qui ont incité la PME à investir 7 M€ entre 2011 et 2012, un montant affecté pour moitié à la construction d’un nouveau bâtiment et à l’acquisition de 6 centres d’usinages supplémentaires. La surface de production est passée de 2000 à 6000 m2, tout comme ont cru les effectifs (de 45 à 75 salariés) et le chiffre d’affaires (de 5,5 à 8,5 M€).
La société s’est vu confier par Maz’Air la fabrication de toutes les pièces mécaniques du mât secondaire de l’A350. Toujours sur ce même avion, Aviacom (via Mecahers) a retenu Cauquil pour usiner les trappes de visite de la voilure.
« Latécoère nous a choisis pour les portes du Boeing 787, cet équipementier nous considère comme un fournisseur stratégique » souligne Marc Alaux, directeur général. Enfin le quatrième contrat significatif remporté est celui signé avec Aircelle (groupe Safran) pour les nacelles.
En changeant de dimension, la PME a aussi optimisé son organisation, structurant l’encadrement et les flux d’information. Un plan d’action sur trois ans a été élaboré, il prévoit l’évolution des cadences et du volume d’affaires (10,5 M€ en 2014, 13 M€ en 2015, 15M€ en 2016). A cette échéance, une centaine de personnes seront employées sur le site de Mondouzil. Si le deuxième semestre qui s’achève a été marqué par un trou d’air lié au démarrage de l’A350, la montée en cadence est à présent effective. Si bien qu’il faudra conforter le parc machines à moyen terme avec 9 autres centres d’usinages et préparer un agrandissement de l’usine dès 2017.
L’actualité c’est aussi l’obtention du label Productivez, un prix remis au Sénat (1). Sur les 29 primés, Cauquil fait partie des deux lauréats de Midi-Pyrénées.
Si l’entreprise est bien armée pour répondre aux attentes de ses clients, Marc Alaux est conscient des règles du jeu en vigueur dans l’aéronautique. Les constructeurs souhaitent des interlocuteurs de plus en plus gros, incitant les rangs 1 à faire de la croissance externe pour étendre leur périmètre. « De ce fait, nous serons un jour amenés à rejoindre un grand groupe » conclut le directeur général de la PME.
Emma Bao
Diffusé le 3-12-2013
(1) : Organisé par le Symob, le syndicat des machines et technologies de production
Encadré 1
Savoir-faire
Cauquil a une expérience reconnue dans le travail des métaux durs (titane, inox…) qui représentent 70% de l’activité dans ce domaine, la part restante concernant les aluminiums. En matière d’usinage, la PME réalise des pièces de petite à moyenne taille (jusqu’à 1,20 m).
L’entreprise a aussi pris position sur le segment prototypages, premières industrialisations et dépannage rapide. Un secteur qui génère 20% du CA de la société.
Encadré 2
Recrutements : l’apprentissage privilégié.
Pour les fraiseurs et ajusteurs, Cauquil s’appuie sur les lycées professionnels et donc la voie de l’apprentissage. La PME recrute aussi en contrat de professionnalisation. Deux contrats de « génération » ont été mis en place. L’entreprise a du mal à trouver des compétences en FAO.
Encadré 3
A propos des donneurs d’ordres/sous-traitants
Pour Marc Alaux, les relations commerciales prendront de plus en plus la forme du partenariat. Le modèle dominant-dominé a vécu même si des poches de résistance subsistent encore dans les grandes entreprises françaises. Et ce n’est pas toujours du fait des dirigeants mais de leurs acheteurs qui restent encore souvent sur des positions féodales. L’Angleterre et l’Allemagne ont donné le ton depuis plusieurs années avec la construction de véritables partenariats.
En ce qui concerne les services des achats, toute une sensibilisation est à faire, notamment auprès des centres et des établissements de formation pour changer les mentalités, adopter une vision plus globale incluant par exemple le coût d’acquisition d’un produit et non son simple prix ou la couverture euro-dollar qui représente souvent un surcoût de 10% pour le sous-traitant.