« La culture du bien-faire, des opérations de croissance externe, une offre globale sont les clés de notre réussite »
Il a rapidement déserté les bancs du lycée pour rejoindre l’entreprise familiale. Au sein de la conserverie de produits régionaux, il apprend à piloter une affaire, bénéficiant au passage des conseils avisés de son père. Après avoir travaillé pendant 15 ans dans le secteur agroalimentaire, Lionel Reynié a volontairement choisi un tout autre métier, en achetant les Ets Lahille en 2004. Une PME bien connue des tous les Toulousains ayant un jour loué une tente, un chapiteau, posé une bâche ou des stores !
EMP : Des plats cuisinés vous êtes passé à la réalisation d’ouvrages en toile. Un changement d’univers radical ?
Lionel Reynié : En tant qu’entrepreneur, les compétences à mobiliser sont similaires d’une profession à l’autre. Aimant et respectant le travail manuel, s’atteler à la fabrication, savoir monter et démonter une installation n’ont pas été un souci majeur.
EMP : Quelles ont été les étapes clés dans l’évolution des Ets Lahille, depuis votre arrivée ?
L.R : J’ai pris les rênes d’une maison fondée en 1936, suite au départ à la retraite de son dirigeant. Solidement ancrée dans le paysage régional, la société bénéficiait d’une bonne santé financière. Ce qui m’a permis d’enclencher rapidement la vitesse supérieure pour dynamiser la croissance. De 11 salariés et un CA de 1 M€ en 2003, nous sommes passés à 18 employés pour un CA de 2,3 M€ en 2014
Le premier investissement important a été la construction du siège à Saint-Jean, qui a mobilisé 1 M€ en 2005. Il y a trois ans, nous avons renforcé les moyens de production en opérant une extension du bâtiment. Nous disposons à présent d’un ensemble immobilier de 3800 m2, de quoi faire face à la montée en puissance de nos différentes activités.
EMP : A ce propos, quels sont vos domaines de compétences ?
L. R. : Nous sommes positionnés sur trois segments. Nous confectionnons des tissus techniques destinés aux acteurs du transport, de l’agriculture, de l’aéronautique, de la Défense, du bâtiment…Nous avons choisi comme fournisseur de membranes composites souples l’industriel français Serge Ferrari. Nous vendons aussi des solutions de protection solaire pour l’intérieur et l’extérieur. Enfin, nous proposons la location de structures modulaires pour des événements ou autres besoins comme le stockage dans l’industrie.
EMP : Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?
L. R. : Nous sommes équipés de machines de production dernière génération (machine à souder haute fréquence, table de coupe robotisée,…) afin de couper et d’assembler sur mesure les différentes membranes composite. Traiter des « moutons à cinq pattes » fait partie de notre quotidien. Sur le volet location, nous avons une très large gamme de choix, pour tous les budgets. Nous avons aussi une culture du bien faire tout comme nous veillons à notre image de marque. Des camions et du matériels neufs, des équipes formées à prendre soin de leurs outils, le respect des règles de sécurité et la qualité de la prestation fournie…autant d’éléments qui nous démarquent.
EMP : Quels sont vos axes de développement au niveau des produits ?
L.R. : Les tentes et structures recèlent encore un bon potentiel commercial ; nous allons investir quelque 150 000 € dans le renouvellement de matériel, l’enrichissement de l’offre avec un nouveau concept de structure plus design.
Sous l’impulsion de Serge Ferrari, l’usage des tissus techniques se généralise, que ce soit dans la protection solaire, le traitement de l’acoustique (en plafond ou mural) ou la confection de façades textiles. A l’instar de celles de l’ISAE ou de l’école de Cornebarrieu. Sans compter les nombreux préaux ou tribunes de stades couverts en toile PVC.
Le fabricant Isérois ne ménage pas ses efforts pour sensibiliser les architectes à l’emploi de membranes VPC qui sont 100 % recyclables et faciliter l’utilisation de ce matériau souple. Un groupement baptisé « Les experts Serge Ferrari » fédère 43 sociétés aptes à mettre en œuvre le produit prescrit par cet industriel. Et je fais partie des 11 sociétés Expert Premium au sein de ce panel.
EMP : Les autres leviers de la croissance ?
L.R. : Pour aller de l’avant, nous avons intégré plusieurs entités par rachats successifs. Nous avons aussi misé sur le service. L’acquisition de Reflex Location, a permis d’étoffer la branche location de tentes et chapiteaux. Avec Toulouse Lavage Bâches fondée en 2011, le groupe LIOREY se lance dans le nettoyage des entoilages des chapiteaux. Trois machines en France sont capables d’effectuer cette tâche dont la nôtre. Outre la propreté des toiles, nous contrôlons leur qualité et assurons leur maintenance.
Récemment, nous avons repris une structure basée en Rhône-Alpes et nous sommes en cours de rapatriement sur Toulouse. Maîtrisant la publicité soudée sur bâches, Prilan Sarl peut traiter des grands formats, apposant par soudure des messages et images sur des rideaux de camion, des façades de bâtiment, tout support PVC souple…Par rapport à une impression traditionnelle, ce procédé double la durée de vie des écrits et illustrations.
EMP : Vos prévisions à horizon 2018 ?
L.R. : A cette échéance, nous misons sur un CA total groupe de 4.5 M€.
En 2015, notre groupe de 25 salariés devrait réaliser une croissance à deux chiffres, avec un exercice atteignant les 3,3 M€. La location de tentes et structures, les membranes composites devraient continuer à enregistrer de bons scores. Nos savoir-faire exclusifs nous confèrent une très bonne notoriété. Si les clignotants sont au vert, le chemin est parsemé d’embûches avec une conjoncture incertaine, une pression accrue sur les prix, des difficultés à recruter des collaborateurs qualifiés et motivés, ayant envie de faire !
Emma Bao
Diffusé le 28 février 2015
A retenir
-Répartition du CA : 75% de l’activité générés par les professionnels, 25% par les particuliers.
-Rayonnement commercial : Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Aquitaine
-La société holding coiffe les structures suivantes : Ets Lahille, Reflex Location, Toulouse Lavage Bâches, Prilan Sarl.
-Parmi les chantiers on peut citer : les Halles du Sud-Ouest, l’ISAE, le groupe scolaire de Cornebarrieu, le plafond acoustique de la piscine de Saint-Médard-en-Jalles, une cabine de peinture sur la base de Francazal (pour accueillir les avions de moins de 100 places), le plafond acoustique des Halles de Brive…
Parcours
Peu réceptif à l’école, Lionel Reynié n’a pas achevé sa classe de seconde, préférant une vie active au sein de la société familiale P.R.O.G.R.E. Il a appris son métier d’entrepreneur sur le terrain, se considérant toujours en formation permanente pour s’adapter aux changements et évolutions technologiques.
Cet Aveyronnais d’origine, résidant à Toulouse depuis l’acquisition des Ets Lahille, dispose de peu de temps pour les loisirs. Quand il ne s’occupe pas de ses trois enfants, il aime se balader en pied ou en moto et surtout s’adonner à sa passion le rugby.