Le cabinet Astérès a mené une étude sur l'impact économique de trois magasins Primark en France, dont celui de Toulouse. Ce qu'il faut savoir.
Ouvert en octobre 2018, le magasin Primark de Toulouse génère, par le biais de ses effets d'entraînement, 30,4 millions d'euros de chiffre d'affaires en France. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Véritable phénomène de société et de consommation, les magasins Primark cartonnent à peu près partout où ils s'implantent. Afin de mesurer au plus juste son impact économique, la société irlandaise a choisi de confier une étude au cabinet Astérès intitulée "Les magasins Primark : une empreinte économique locale tirée par les dépenses et l'attractivité".
- 27 magasins et environ 700 salariés
- 7 ouvertures de magasins en 2023 et une extension
- 100 millions d'euros d'investissement en 2023
- 3 ouvertures de magasin prévues en 2024
Une empreinte économique importante
Trois magasins, aux typologies différentes, ont été retenus pour l'étude : ceux du Havre (Seine-Maritime), de Lille (Nord) et de Toulouse (Haute-Garonne). Astérès explique comment il a mené cette étude :
"L'empreinte économique des trois magasins Primark étudiés dans cette étude est modélisée à l'échelon départemental et national à l'aide du Modèle d'impact d'Astérès (MIA). C'est une modélisation en deux temps : d'abord, l'empreinte économique est pris en compte grâce au modèle MIA. Dans un deuxième temps, l'effet de l'attractivité des magasins Primark sur les clients habitant dans des départements voisins a également pris en compte, de manière à estimer une empreinte économique totale générée par Primark sur les territoires où un magasin s'implante. L'effet d'entraînement de ces clients a été estimé. Cette modélisation permet de suivre les flux de valeur ajoutée générés par une dépense, tant à l'échelle départementale que nationale. Cette impulsion est ensuite traduite en termes d'emploi et de chiffre d'affaires".
Un emploi = 0,4 emploi supplémentaire
Toulouse est la ville dont les dépenses génèrent l'empreinte économique la plus importante, avec plus de 160 emplois, dont près de 100 en Haute-Garonne (en plus des 239 emplois directs du magasin). C'est évidemment plus important que Lille et Le Havre. "Un emploi chez Primark génère, en Haute-Garonne, 0,4 emploi supplémentaire", indique l'étude. En clair, les commerçants installés à côté du géant irlandais, rue de Rémusat ou même rue Alsace-Lorraine, se frottent les mains.
Pour les besoins de l'étude, Primark a communiqué le lieu de résidence de ses clients. Contrairement aux autres magasins étudiés, à Toulouse, le magasin étant situé en plein centre-ville, il a été fait l'hypothèse que seulement la moitié des clients venant des départements voisins venaient surtout pour Primark.
L'étude s'est penchée sur l'incidence économique du magasin toulousain par rapport à l'économie française globale. Résultat : Primark Toulouse génère, du fait de ses dépenses, 167 emplois à temps plein. Le cabinet Astérès précise :
"Le magasin de Toulouse génère surtout des emplois en Haute-Garonne via les effets indirects et induits. Les effets indirects résultent des dépenses nécessaires au fonctionnement du magasin et des investissements réalisés. A l'exception de l'électricité et des services informatiques, ils sont adressés à des entreprises localisées dans le département. Les effets induits, résultant de la consommation des salariés de Primark, sont localisés en Haute-Garonne puisque, par hypothèse, ils consomment dans le département où ils travaillent. Au total, 69 emplois sont générés en Haute-Garonne par Primark et 97 en France hors Haute-Garonne".
Chiffre d'affaires et valeur ajoutée
Le magasin toulousain, d'une surface de 8000 m2, génère 30,4 millions d'euros de chiffre d'affaires (18,7 sur l'ensemble de la France et 11,7 sur la Haute-Garonne) et près de 15 millions d'euros de valeur ajoutée (qui correspond à la hausse de valeur ajoutée dans les entreprises françaises du fait des dépenses engagées par le magasin de Toulouse) selon l'étude. Voici comment il se décompose :
- 19,3 millions d'euros de chiffre d'affaires "en chaîne"
- 8,3 millions d'euros de chiffre d'affaires indirect
- 2,7 millions d'euros de chiffre d'affaires induit
Ces 30,4 millions d'euros s'ajoutent au chiffre d'affaires propre au magasin. Un chiffre qui, lui, n'a pas été communiqué dans l'étude d'Altérès.