Les 38 stations des Pyrénées françaises attendent de pied ferme la neige dont dépend des milliers d’emploi sur les 4 à 5 mois d’ouverture des domaines skiables. Certaines ont prévues d’ouvrir dès le 30 novembre jusqu’au 21 avril 2014. « Un euro dépensé dans les remontées mécaniques rapportent 7 euros en dépenses induites. Pour le domaine du Grand Tourmalet Barèges-La Mongie qui a généré près de 15 M€ de recettes sur la dernière saison 2012/2103, cela représente une centaine de millions d’euros injectés dans nos vallées » relatait Henri Mauhourat, son directeur général lors de la présentation à Toulouse de la nouvelle saison 2013/2014.
Si l’on additionne l’ensemble des CA des remontées mécaniques des 38 stations de ski française du massif Pyrénées soit près de 100 M€, on arrive à environ 700 M€ injectés dans les économies des vallées en comptabilisant toutes les dépenses liées au séjour. Des milliers d’emploi en dépendent, permanents et saisonniers. Le chiffre d’affaires des remontées mécaniques sur 2012/2013, a légèrement baissé sur le réseau des 7 stations de N’Py (49,6 M€) et progressé sur le réseau des 4 stations d’Altiservice (26M€) soit + 12%. Le trop plein de neige et le mauvais temps ont perturbé le fonctionnement des domaines, empêchant d’atteindre les années record. Les canons à neige ont été un peu moins sollicités d’où des économies d’énergie. Exemple, sur le domaine d’Ax, on arrive à 40 K€. Par contre les frais de déneigement des voies ont doublé ou triplé (400 K€ à St-Lary).
Le montant des investissements consacrés au domaine skiable pour cette nouvelle saison restent très limités. Les économies des stations sont par nature fragiles avec l’aléa climatique. Les professionnels évoquent aussi la concurrence des stations espagnoles et alpines, la baisse du pouvoir d’achat. Après les vacances de février, l’offre touristique pléthorique vers les destinations soleil pèse aussi sur les choix annihilant le réflexe neige. Du côté des exploitants, pour la plupart les collectivités locales à travers des Syndicats de communes, les SEM, la capacité financière n’a peut-être été jamais été aussi contrainte. Cet été la station de Puigmal dans les Pyrénées Orientales a dû stopper son activité trop endettée. Malgré le contexte compliqué plusieurs projets sont en instance ou à l’étude. Sur le Grand Tourmalet, le programme soutenu par les collectivités locales prévoit d’investir 50 M€ sur 7 ans en faisant passer le domaine skiable de 220 ha à 360 ha, la surface couverte par la neige de culture de 75ha à 140 ha. Il s’agit d’élargir et conforter le domaine exploité aujourd’hui sans ouvrir de nouveaux espaces comme une liaison vers St-Lary qui n’est plus actualité, afin de préserver les espaces sauvages du massif du Néouvielle. L’objectif est de gagner 10% de journées skieurs supplémentaires soit 670 000 par an pour avoir une offre de ski comparable à Baqueira. Le business plan inclut une progression des tarifs de 2,5% par an. « Nous consultons les établissements financiers. Les remontées mécaniques dégagent un résultat net positif. C’est un programme qui aura des retombées sur tous les acteurs économiques locaux » précisait H. Mauhourat. Voilà sans doute le projet le plus ambitieux des Pyrénées françaises. A St-Lary, une meilleure exploitation du domaine entre le Pla d’Adet et Espiaube entraînant la refonte de l’aménagement des pistes et l’installation d’un nouveau télésiège est envisagé pour un investissement d’environ 10M€. En 2013, St-Lary a dépensé 1,5 M€ pour augmenter la production instantannée de neige de culture de 60% sur le Pla d’Adet et de 30% sur le Merlans. La liaison entre Luz-St-Sauveur et Cauterets demeure en suspens. Sur Ax, 10 nouvelles cabines entre en service cet hiver pour accroître de 35% le débit de la télécabine (1450 pers/heure) qui relie la ville à la station. Sur le domaine skiable, les investissements s’étaleront sur 2014 (rénovation du bas de station) et 2015 (nouvelle télécabine aux Campels).
Du côté du marketing et de la vente, les stations des Pyrénées sont devenues largement visibles sur le net et les smartphones pour l’information, la vente et la réservation des forfaits et séjour. Le réseau N’Py est le plus ambitieux, www.n-py.com, en lançant N’PY RESA, un service de réservation et d’achat en ligne, incluant en plus des forfaits ski, l’hébergement, les activités, les cours de ski….Le réseau regroupe sept stations pyrénéennes (Grand Tourmalet, Luz-Ardiden, Cauterets, Peyragudes, Gourette, La Pierre Saint-Martin, Piau) plus 3 espaces nordiques et trois sites touristiques, le Pic du Midi, Cauterets-Pont d’Espagne et le train de la Rhune. Cela dépasse largement le seul ski en ciblant l’offre de tourisme hiver et été. Le réseau mutualise les outils de gestion, les achats, la formation, la qualité avec la certification de tous les domaines ISO 14001. Une démarche est entreprise vers l’ISO 50001, la certification du management de l’énergie. Parmi les nouveautés de N’Py la nouvelle version de l’application npyski sur smartphone avec les infos de la skiabilité en temps réel, la géolocalisation des amis sur le domaine et l’envoi de la position exacte pour avertir les secours, la réalité augmentée de la carte des pistes avec les pics environnants. Au plan des nouvelles technologies du numérique, les Pyrénées n’ont rien à envier aux stations alpines.
Le Grand Tourmalet cherche à augmenter de 50% son domaine skiable
Projet d’aménagement à St-Lary entre le Pla d’Adet et Espiaube
Le réseau N’Py étend sa plateforme de réservation à l’hébergement et les services en plus des forfaits de ski
Chiffre clés de N-PY :
Société d’économie mixte basée à Lourdes présidée par Michel Pélieu, président du Conseil général des Hautes-Pyrénées, directrice générale, Christine Massoure.
49,6 M€ de chiffre d’affaires
1200 salariés
2,190 millions de visiteurs sur 2012/1013.
Le Pic du Midi dédié 100% au freeride
Depuis le Pic du Midi à 2877 m, le domaine hors-piste permet la descente à ski sur Barèges (avec remontée mécanique) ou vers Artigues (1700 m de dénivelé) et remontée par navette gratuite à la Mongie. Le freeride est aussi ouvert en s’arrêtant au Taoulet, premier téléphérique montant au Pic du Midi. Une offre qui rivalise un peu plus avec Chamonix ou la Grave dans les Alpes.
Doubler la clientèle étrangère
L’un des objectifs de la CPT, la Confédération pyrénéenne du Tourisme qui regroupe les stations des Pyrénées françaises est de faire passer la part du nombre de skieurs étrangers de 10 à 20%. C’est l’objectif de son nouveau président, Jean-Henri Mir, le maire de St-Lary : «Si nous limitons nos ambitions à la clientèle régionale, le tourisme pyrénéen va stagner. Les aéroports de Pau, Tarbes, Toulouse et Carcassonne desservent aussi bien nos stations que celui de Gérone pour les Pyrénées espagnoles ou Lyon, Genève et Grenoble vers les domaines alpins ».
Attirer les Russes
Avec le lancement du mini site www.npyrussia.com, le réseau N’Py cherche à attirer la clientèle russe. 300 000 russes sont venus skier l’an dernier en France dont 80% dans les Alpes.
La déviation d’Ax en 2015 !
Les travaux pour la déviation d’Ax-les-Thermes doivent reprendre au 1er trimestre 2014 avec une ouverture en 2015 indiquait le maire d’Ax-les-Thermes, Pierre Peyronne. Une bonne nouvelle qui accompagnera le développement de l’offre autour du thermalisme soit près de 2 M€ avec des aménagements urbains, un espace d’interprétation du thermalisme, l’amélioration des thermes et de l’offre médicale par la SEMTTAX et Eurothermes.