« Les entreprises de travaux publics sont en danger et particulièrement les PME et TPE » indiquait le responsable du syndicat de l’industrie routière membre de la FRTP, la Fédération régionale des travaux publics. L’effectif total en région dans les Travaux publics est passé de 16 000 emplois directs à 13 000 entre 2007 et 2014 soit une baisse de 17.5% et de 6.1% entre 2014 et 2013. De plus, le chiffre d’affaire des entreprises de travaux publics connaît une chute importante qui s’accélère depuis six ans, dans le contexte de la crise économique. Le volume d’activité a diminué de 11,2% depuis 2007, et de 8,9% entre 2014 et 2013. Les départements les plus touchés sont le Tarn et la Haute-Garonne. 32 chantiers sont actuellement bloqués dues à des problèmes administratifs ainsi qu’au manque de financement (travaux de Sivens, prolongement de la ligne B, création du nouveau parc des expositions de Toulouse…). La conjoncture économique actuelle touche de plein fouet ce secteur entraînant une baisse des dotations de l’Etat aux collectivités accentuée par la succession des périodes électorales peu favorables à l’investissement. Les appels d’offres de travaux publics sont en chute libre tant en valeur qu’en nombre de lots soit -23.2% en 2014 par rapport à 2013, le bloc communal a baissé de 50% ses appels d’offres.
Première conséquence, l’obligation de réduire considérablement les effectifs. Le recours au chômage partiel a progressé fortement, l’intérim a baissé pour réduire leur coût salarial. Plus de 1,2 millions d’heures ont été sollicitées sur les 5 derniers mois (ce qui coûte 9 millions d’euros à la DIRECCTE) contre 420 000 entre début 2009 et septembre 2014 selon la DIRECCTE Midi-Pyrénées. Cette situation critique engendre un manque de visibilité et donc un « vent de panique » qui se traduit par des prix très bas, des réductions d’effectif, de l’activité partielle, du recours à la formation. la FRTP a organisé des manifestations dans plusieurs villes de France et notamment à Toulouse pour tenter de sensibiliser la population à la dégradation des routes, des infrastructures. L’idée est de relancer l’investissement public local qui est un moteur de croissant et un puissant vecteur d’aménagement du territoire. Selon Gilles Abraham, membre de la FRTP, « La relance de l’investissement public est essentielle pour assurer l’avenir de toute la profession des travaux publics et garantir l’emploi des 13 000 salariés dans les entreprises de l’ensemble de la filière régionale ». L’opinion publique est un paramètre important car les travaux publics sont très dépendants des dépenses publics et au final du contribuable, l’investisseur électeur.