VINIFICATION : trouver une alternative au soufre avec un actif bio sourcé

 

 


Retenu dans le cadre de l’appel à projets régional Epicure, Vinosulfite vise à mettre au point un produit bio sourcé qui jouerait le même rôle que le souffre employé dans l’agroalimentaire. L’idée est d’isoler dans le monde végétal des molécules antiseptiques à combiner avec des anti-oxydants pour garantir une bonne conservation du vin. « Sachant que les applications sont bien plus larges, s’étendant par exemple à l’univers de la cosmétique ou des emballages actifs » précise Jacques Tranier,  directeur de Vinovalie, le porteur de ce projet qui vient d’être reconfiguré.

Sont impliqués dans cette recherche : TTT Toulouse Tech Transfer, le LCA-Critt Catar et l’Institut Français du Vin,

L’origine de la découverte de l’extrait bio sourcé ayant des caractéristiques anti-oxydantes hors normes, est issue d’un ancien programme européen axé sur l’ochratoxine A. Cette molécule inquiétait la commission européenne en charge de fixer les limites minimum absorbables sans crainte pour l’organisme. Impliqué dans cette R&D, le LGC a travaillé sur les vignobles méditerranéens et du Sud-Ouest de la France. Le LGC a multiplié les mesures d’ochratoxine et en particulier sur les raisins produits plus particulièrement surexposés à l’agression des rayons du soleil.

Le LGC a révélé une action d’auto-immunisation, le raisin secrétant  des extraits pour lutter contre la mycotoxine. La substance de défense a été caractérisée pour la première fois, deux auraspérones ont été mis en évidence. Au tout début, une Jeune Entreprise Innovante, Inuva Biotech est entrée dans la boucle pour aider le LGC à financer les travaux de R&D ; un contrat a été établi entre les deux parties. Cette société a aujourd’hui passé la main à Vinovalie qui a une taille critique plus adéquate pour poursuivre les travaux de recherche. Depuis quelques temps Vinovalie ne cachait pas son intention d’investir sur la thématique vin et santé. « Nous avons racheté les droits de copropriété des travaux de recherche effectués par le Laboratoire de génie chimique de Toulouse  et nous avons élaboré un plan d’action avec deux voies à explorer, la cosmétique et l’agroalimentaire et le vin » souligne Jacques Tranier. L’extrait (qui est la somme de plusieurs molécules) recèle des propriétés anti-oxydantes valorisables dans plusieurs domaines surtout lorsqu’on y adjoint d’autres molécules naturelles.  Vinovalie y voit un premier intérêt dans la vinification pour trouver une alternative au soufre qui est un allergène. Le projet Vinosulfite devra déboucher sur la production d’un actif,  fruit d’une alliance entre des antioxydants et des antiseptiques bio sourcés.

Emma Bao
diffusé le 30septembre 2013

 

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