Stéphane Gambier, président d'Abaques, dans la salle de visioconférence aménagée au siège toulousain.
Crise du covid-19 oblige, Abaques se réinvente. Le prestataire audiovisuel et événementiel basé à Toulouse a pris le virage des visioconférences en un temps record et organise des webinars et e-vents partout en France. La PME s’est aussi rapprochée d’une agence parisienne pour déployer une offre globale de solutions de communication et s’ouvrir à de nouveaux marchés.
Comment résister aux effets de la crise du covid-19 quand son cœur de métier consiste à animer et sonoriser des grands meetings pour des grands comptes comme Airbus, Pierre Fabre, Orange ou à accompagner des PME, 1200 clients en tout, dans leurs événements, notamment sur la partie audiovisuelle ?
Chute raide du présentiel
Comme tous les acteurs du secteur, Abaques n’a pu qu’observer la chute raide de son activité événementielle en présentiel, et cela depuis l’annonce du confinement en mars dernier. Pour Abaques, c'est concrètement 650 000 euros de recettes qui se sont envolés en deux mois. L’événementiel représente 30 % de son activité et, dans ces métiers, l’avenir reste incertain : « On a des événements programmés pour la fin de l’année mais on sait que cela peut s’annuler à tout moment. Indiscutablement, les grands rassemblements corporate ne seront plus comme avant. A nous de nous réinventer et de nous adapter en proposant des formats hybrides », observe Stéphane Gambier co-dirigeant d’Abaques qui, avec son associé Frédéric André, affichait jusque là une croissance à deux chiffres pour atteindre les 11 M€ de CA en 2019. Un chiffre qui va subitement baisser de 30 % dès 2020. Pour limiter la casse, Abaques a choisi de rebondir, et vite.
Plein gaz sur les visio-conférences
Dès le lendemain du confinement, dans les murs de son siège à Saint-Jean en bordure de Toulouse, la salle de réunion de 50 m² aménagée l’an dernier a été proposée aux entreprises pour l’organisation de webinars et autres visioconférences de haute-qualité. 80 000 euros ont été nécessaires pour équiper cette salle chaleureuse (grande table en bois massif, déco cocooning) équipée d’écrans led dernière génération, d’une régie, de caméras et micros… Un investissement de 80 0000 euros que Stéphane Gambier n’est pas prêt de regretter : la crise du covid-19 est passée par là et ses prévisions de montées en cadences des visioconférences ont été de fait confirmées.
Avance technlogique : l'ADN de la PME
Webinars du Medef Haute-Garonne, AG du Réseau Entreprendre, webinars pour les clients d’Abaques… les demandes se succèdent, et Abaques a su tirer son épingle du jeu dans ce marché grâce à son avance technologique qui lui permet de promettre des visioconférences privées ou grand public de qualité professionnelle pour un tarif de 1500 à 40 000 euros, tarif variable selon le nombre de participants visés. L’agence organise aussi des visio-conférences à l’extérieur de ses murs, dans les locaux de ses clients ou dans un site événementiel. Exemples : le dernier débat municipal à Toulouse qui s’est tenu à la Cité de l’Espace à Toulouse ou un récent grand contrat signé avec Ceva Santé animale pour l’organisation d’un e-event qui relie trois sites en Mayenne, Côtes d’Armor et en Gironde.
Rapprochement avec VS Factory
A côté de la digitalisation des événements, Abaques se réadapte en cherchant de nouveaux débouchés. Grâce à un récent rapprochement avec l’agence francilienne VS Factory (à Boulogne Billancourt), la PME veut intervenir plus en amont, dans les projets globaux de communication en travaillant avec des designers, des architectes, etc. L’intégration des technologies audiovisuelles fait partie des expertises de l’entreprise et Stéphane Gambier compte bien continuer à évoluer sur ce créneau. L'entreprise investit chaque année autour de 300 000 euros de matériel pour rester au top des technologies multimédias. Avec VS Factory, Abaques pourrait plancher sur de nouveaux concepts de retail ou de nouveux projets immobilier. Dans le domaine de la santé, sur la télémédecine, la PME a aussi un potentiel de développement. Des opérations ont déjà été réalisées avec le CHU de Toulouse.
Un PGE au cas où
Optimiste mais lucide, Stéphane Gambier redoute les seconds effets de la crise sanitaire sur la santé financière de ses clients. Conséquence : les budgets communication de ses clients grands comptes pourraient bien diminuer. Abaques fait partie du collectif SOS Event31 qui s’est formé au démarrage de la crise et qui fait entendre la voix des acteurs de la filière événementiel en Haute-Garonne. L'entreprise a obtenu un PGE, pour le moment gardé sous le coude pour les mauvais jours, au cas où la crise sanitaire jouerait les prologations.