CARTE. Entreprises : ces espaces de corpoworking à Toulouse (et autour) vont révolutionner le télétravail

Alors que le télétravail a pris un essor considérable depuis la fin de la crise sanitaire, obligeant les entreprises et les managers à adopter plus de souplesse, ce format n'est pas non plus la panacée pour tout le monde. Entre l'assiduité maximale au bureau et le télétravail à outrance ou facteur de stress (quand on est dans un petit appartement, en colocation...), une troisième voie est en train de s'ouvrir. 

Une alternative au télétravail à domicile

A l'initiative d'Action Logement Occitanie - acteur de référence du logement social et intermédiaire -, de nouveaux espaces de travail sont en train de voir le jour dans la métropole toulousaine pour l'émergence d'une nouvelle tendance : le corpoworking.

Le principe est simple : il s'agit de louer des bureaux pour les mettre à disposition des salariés de l'entreprise dans un lieu précis. Ainsi, le salarié effectue moins de trajet que s'il allait au bureau, surtout s'il habite loin de son lieu de travail, tout en gardant une dynamique collective. Car l'isolement est un vrai sujet des télétravailleurs. "Avec le corpoworking, nous ouvrons des lieux pour les salariés dans l'esprit d'une alternative au télétravail à domicile. Une démarche qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la réorganisation du travail pour rendre l'entreprise plus agile, et dans la résolution d'une partie des problèmes d'attractivité des entreprises pour attirer des talents", explique Guy Durand, président d'Action Logement en Occitanie et du Medef des Pyrénées-Orientales.

"Le logement devient le lieu de travail"

Pourquoi un acteur comme Action Logement se retrouve pro-actif et embarqué dans cette aventure ? Les explications avec Guy Durand :

"C'est une idée structurante pour nous car le télétravail devient massif, il est réalisé à 98% à domicile. Le logement devient aussi le lieu de travail, donc ça nous concerne !"

Les premiers espaces dans les Halles de la Cartoucherie

Action Logement Occitanie travaille sur plusieurs projets de corpoworking à Toulouse et dans l'aire urbaine. Le premier à avoir vu le jour se situe dans les Halles de la Cartoucherie, quartier ouest de la Ville rose. Inaugurées début septembre 2023, elles proposent du côté droit de l'étage, depuis l'entrée principale, plusieurs bureaux dédiés avec 150 places pour les salariés et les indépendants, dont 74 réservés pour ce corpoworking. Les salles portent le nom de lieux connus de Toulouse (Esquirol, République, Carmes...) et proposent tout le nécessaire en termes de connexion, de lieux pour s'isoler mais aussi des espaces de détente et pour faire sa pause repas.

Sans compter les avantages des Halles avec salle de sport, de danse, courts de squash, de nombreux espaces de restauration et une librairie. Le tout avec des remises pour les salariés abonnés au service de corpoworking.

Minimum trois mois d'engagement

Ces services de corpoworking répondent à plusieurs critères. Comment en bénéficier pour les entreprises ou les travailleurs indépendants intéressés ? Guy Durand précise :

"Ce service s'adresse à toute entreprise adhérente à Action Logement. Une centrale de réservation a été mise en place et il est possible d'avoir trois badges par poste de travail loué. Il faut un engagement de trois mois minimum et chaque entreprise peut réserver le nombre de postes qu'elle souhaite".

De grandes entreprises de la région se sont déjà montrées intéressées par ce système, testé ces derniers mois sur 40 salariés de trois entreprises différentes (Akkodis, Milan Presse et Continental). Côté tarif, comptez 450 euros par mois le prix d'un poste de travail.

Les projets dans l'agglo toulousaine

Action Logement, soutenu par Toulouse Métropole et le Conseil régional d'Occitanie, travaille sur d'autres projets et d'autres lieux afin de diffuser ces espaces de corpoworking. Toujours dans la Ville rose, 174 places (au prix de 490 euros par place et par mois) vont être agencées au sein de la Cité internationale des chercheurs, avec une superficie de 1300 m². Ces espaces seront gérées par At Home International d'ici fin 2023 ou début 2024. Cette Cité internationale des chercheurs, conçue en trois bâtiments, offre un véritable lieu de vie propice aux échanges entre étudiants, chercheurs, doctorants et postdoctorants, français ou étrangers.

Le troisième projet qui est arrivé à maturité se situe dans le Gers, à Gimont. Dans les anciens bâtiments de la Comtesse du Barry, 82 places sont en cours d'aménagement dans ce lieu (pour une superficie de 800 m²) et dans une commune très reliée économiquement à la métropole toulousaine. "Les lieux seront prêts début 2024", précise Guy Durand. Le tarif mensuel devrait avoisiner les 270 euros par mois et par poste de travail, soit un coût moins élevé qu'à Toulouse.

"Des lieux sécurisés et dimensionnés"

Six autres projets sont regardés avec attention, à des stades diversement avancés mais avec un objectif d'ouverture pour 2025 : Baziège, Léguevin, Fronton et Muret (Haute-Garonne), Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) et Saverdun (Ariège). L'objectif, pour Action Logement : "S'emparer des friches industrielles ou de bâtiments abandonnés pour en faire des lieux sécurisés et dimensionnés".

Les corpoworkings des Halles de la Cartoucherie et de la Cité internationale des chercheurs donneront une première idée de la pérennité du modèle économique de ces projets d'alternative au télétravail à domicile. 

>> Carte des projets de corpoworking dans l'agglo toulousaine >>