Christophe Baron, Alexis Dupuis, Romain Pecqueret, les trois associés derrière le projet Cobalt.
Après l’ouverture de leur dernier restaurant Dumbo en juillet dernier, les associés de Food Connection derrière des adresses toulousaines à succès comme l’Alimentation, ou le Canaille Club, présentent leur projet Cobalt : nouveau tiers-lieu dans l’ancienne friche industrielle de Montaudran qui abritera deux restaurants, un espace culturel dédié à l’organisation d’expos et événements et un théâtre de 250 places.
Ouvrir un restaurant de 300 places en juillet et investir 2 millions d’euros pour aménager un nouveau tiers lieu de 4500 m², 100 % privé, et cela dans un contexte sanitaire imprévisible avec un pass sanitaire imposé dès cet été et des difficultés de recrutement... qui peut se lancer dans une telle aventure, sachant que ce site d’un nouveau genre, mêlant culture et gastronomie, est situé dans un quartier certes en pleine émulation mais tout de même excentré et sans accès direct en métro ? Derrière ce projet original, proche de concepts développés dans d’autres villes comme le Darwin à Bordeaux ou le marché du Lez à Montpellier, il y a trois associés : Christophe Baron, Romain Pecqueret et Alexis Dupuis, dont l’entreprise Food Connection compte plusieurs établissements à forte notoriété comme le Canaille Club, guinguette éphémère installée à côté du nouveau restaurant Dumbo, mais aussi les trois restaurants L’Alimentation dans et autour de Toulouse ou encore Les Boulistes.
300 salariés en moyenne chez Food Connection
Christophe Baron a plus d’une dizaine d’établissements à son palmarès, dans et autour de Toulouse. Depuis l’ouverture de son premier restaurant le Velvet Café rue Gabriel Péri, il y a 18 ans, l’entrepreneur a co-dirigé des restaurants emblématiques comme le Wallace, le Saint Jérôme, Monsieur Georges. Il quitte ensuite ses associés pour démarrer Côté Vin rue Boulbonne en 2011. Il s’associe ensuite avec Romain Pecqueret (aussi issu de la restauration) pour lancer Le Télégramme rue de l’industrie et créer le groupe Food Connection que va rejoindre plus tard Alexis Dupuis (issu de la distribution de boissons via Sobcal). Le trio d’associés est désormais à la tête d’une structure de 300 salariés en moyenne, qui pesait 12 M€ de chiffre d’affaires en 2019. Ce chiffre est descendu à 9 M€ en 2020, effet direct de la crise sanitaire et ses confinements. Mais la reprise est déjà au rendez-vous selon les entrepreneurs qui prévoient de retrouver les chiffres de 2019 en 2021.
Deux millions d'euros d'investissement
Confiants, les trois associés ont investi 2 millions d’euros en fonds propres dans un projet plus vaste que la restauration : un tier lieu nouvelle formule, différent des espaces de coworking classiques car tourné vers la culture, le divertissement, et amené à évoluer au fil des envies. « Notre moteur c’est la restauration mais on veut ouvrir l’offre pour gérer un lieu qui va vivre toute la journée et toute l’année et créer des passerelles avec des activités culturelles », explique Christophe Baron. Les 2 M€ déboursés ont permis l’acquisition du fonds de commerce (les murs restent la propriété d’un particulier) et l’aménagement des lieux dont les terrasses, une halle d’exposition et un théâtre de 250 personnes. Côté halle, une exposition de graffiti et un évènement autour de l’œnologie avec des vignerons du Sud sont déjà annoncés. L’espace pourra aussi être privatisé pour des événements d’entreprises. Côté théâtre, c’est la troupe Les Toulousains qui se chargera de la programmation (spectacle propres et invitations d’autres compagnies). Le chantier est à peine démarré, mais le premier spectacle est annoncé pour novembre.
Marché, ateliers artisanaux... déjà des projets d'extension
Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement a récemment annoncé une enveloppe de 130 M€ pour soutenir l’émergence des tiers-lieu. Pour le moment autonome financièrement, la société Food Connection pourrait bénéficier de cette aide pour mener à bien la suite de ses projets : dépasser les 4500 m² pour acquérir plus d’espaces autour du bâtiment où il reste du terrain disponible. Des idées, Christophe Baron et ses associés n’en manquent pas : « on aimerait aussi faire venir des commerces, pourquoi pas un marché, un coiffeur- tatoueur, on a bien l'intention d'évoluer et grandir ! »