Emploi, transition énergétique et élections européennes au menu du séminaire du Medef Occitanie

Le Medef Occitanie a réuni, jeudi 16 mai 2024, au Domaine de Fourtou à Villalier (Aude), les acteurs clés du monde professionnel pour son séminaire annuel. Placé sous le signe de l'échange et de la réflexion, cet événement a abordé de nombreux sujets brûlants qui façonnent l'économie et le marché du travail actuels.

Samuel Hervé, président du Medef Occitanie, a ouvert le séminaire annuel du syndicat patronal. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Samuel Hervé, président du Medef Occitanie, a ouvert le séminaire annuel du syndicat patronal. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Transition écologique, santé au travail, le zéro artificialisation nette, France Travail ont été au centre des débats, jeudi 16 mai 2024 pour le séminaire annuel du Medef Occitanie, dévoilant une toile complexe d'initiatives visant à harmoniser l'offre et la demande sur le marché du travail.

En présence d'une centaine de personnes

Les multiples niveaux de gouvernance - régional, départemental et local - ont été scrutés pour leur rôle crucial dans la coordination des actions et la prise en compte des besoins spécifiques des entreprises. Cette approche territoriale a été saluée pour sa capacité à favoriser une meilleure adéquation entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises, avec une attention particulière portée aux métiers en pleine mutation, tels que ceux liés à l'intelligence artificielle et au numérique.

Durant cette journée, organisée au domaine de Fourtou à Villalier (Aude), près de 100 personnes sont venues assister aux nombreux ateliers proposés durant la matinée mais aussi à l'audition des candidats aux élections européennes dans l'après-midi.

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Près de 100 personnes ont assisté au séminaire annuel du Medef Occitanie. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

L'impératif de la transition écologique

"il y a une urgence sur la matière écologique ! ", a ouvert Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne lors de ce premier atelier. La transition écologique a été abordée dans toute sa complexité, mettant en lumière les défis et les opportunités qu'elle présente pour les entreprises. L'atelier a commencé par une présentation des enjeux de la transition écologique pour les entreprises, soulignant l'urgence d'agir pour réduire l'impact environnemental du secteur privé. Les intervenants ont souligné que malgré les défis, il existe de nombreuses opportunités pour les entreprises de s'adapter et de prospérer dans un cadre plus durable. Pierre-Olivier Nau a insisté :

"Les entreprises doivent prendre conscience de l'urgence de la situation et agir en conséquence. La réalité de l'urgence écologique est souvent sous-estimée et qu'il est crucial d'éduquer et de sensibiliser tous les acteurs impliqués". 

Hugo Jublan, chargé de mission écologie territoriale au Medef, a évoqué les défis financiers associés à cette transition, notamment les coûts initiaux élevés que certaines entreprises doivent supporter. C'est pour lors de cette présentation, Samuel Hervé, président du Medef Occitanie, a mis en avant l'ouverture de la commission "Impact et Transitions du Medef Occitanie" afin de rappeler l'importance des clubs régionaux et des commissions de travail de partager les meilleures pratiques et collaborer sur "des projets communs".

Outre le partage des connaissances, Pierre-Olivier Nau a rappelé du rôle crucial de la technologie et de la législation dans la facilitation de cette transition :

"L'innovation technologique est essentielle pour trouver des solutions viables et que des politiques gouvernementales claires et incitatives sont nécessaires pour encourager les entreprises à adopter ces nouvelles pratiques. Il est essentiel que tous les niveaux de l'organisation soient impliqués et engagés dans cette démarche".

Prévention des risques professionnels

La sécurité au travail a été érigée en principe intangible, avec des discussions animées sur les meilleures pratiques en matière de prévention des accidents et des maladies professionnelles. Lors de ce deuxième atelier, les entreprises ont été invitées à adopter une approche proactive, en mettant en place des politiques de santé et de sécurité solides, tout en veillant à l'uniformisation des services de santé au travail sur l'ensemble du territoire. 

L'atelier a débuté par une présentation des objectifs principaux : améliorer la connaissance des services de santé au travail, rendre ces services plus performants et accessibles, et discuter des réformes nécessaires pour répondre aux besoins actuels des entreprises et de leurs employés.

Delphine Balerdi, présidente du conseil d'administration de la Clinique de Verdaich (Haute-Garonne), a souligné "l'importance d'améliorer la connaissance et la performance des services de santé au travail. Il est nécessaire de faire connaître ces services aux entreprises pour qu'elles puissent en tirer le meilleur parti." Elle a également évoqué la récente réforme des services de santé au travail, qui, bien que douloureuse, vise à structurer ces services autour de trois axes principaux : la prévention, l'intégration des actions de santé au travail, et le soutien à la réinsertion professionnelle des salariés après une maladie.

Un point critique a été soulevé sur le manque de professionnels de santé, notamment de médecins du travail. La proposition de déléguer certaines tâches aux infirmiers a été discutée comme une solution potentielle pour alléger la charge des médecins et améliorer l'efficacité des services. "De plus, il est important de maitriser la santé mentale au travail a été fortement mise en avant. Il est essentiel d'éduquer les salariés sur les aspects de la santé mentale et de mettre en place des mesures pour prévenir les risques psychosociaux." conclut Delphine Balerdi.

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Lors de ce séminaire, pour la première fois, des adhérents du Medef Occitanie ont reçu un trophée pour leur engagement au sein du syndicat. Il s’agit de Marc Flury (Urssaf Languedoc Roussillon), Dominique Lemaire (Carif-Oref Occitanie), Lucie Baillif (déléguée régionale Occitanie Airbus Développement / VP Transitions Pro Occitanie) et Antoine Nunes (président du Medef des Hautes-Pyrénées). (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Quelles perspectives pour les entreprises face au ZAN ?

Le troisième atelier du séminaire annuel du Medef Occitanie s'est concentré sur les perspectives des entreprises dans le contexte de l'objectif de Zéro artificialisation nette (ZAN). Cet objectif vise à minimiser l'impact des nouvelles constructions sur les sols naturels et agricoles, en réduisant autant que possible la consommation d'espaces naturels. L'atelier a débuté par une discussion sur les défis que pose le ZAN pour les entreprises. Les intervenants ont souligné la nécessité de concilier développement économique et protection de l'environnement, en mettant l'accent sur la planification et l'aménagement du territoire.

Sophie Garcia, ex-présidente du Medef Occitanie, a insisté sur l'importance de mobiliser les entreprises et de collaborer étroitement avec les élus locaux pour faciliter la réalisation de projets respectueux du ZAN. Elle a mis en avant la nécessité de trouver des solutions pratiques pour intégrer les projets d'infrastructure dans les plans territoriaux tout en respectant les contraintes du ZAN.

"Les infrastructures doivent être planifiées de manière à s'inscrire dans les enveloppes territoriales et régionales définies. Cette planification est essentielle pour garantir que les projets de développement soient compatibles avec les objectifs du ZAN.".

Elle a également évoqué les défis concrets que posent les nouvelles réglementations, notamment le manque de terrains disponibles pour les projets de logements et d'infrastructures. Elle a appelé à une approche pragmatique pour répondre aux besoins des entreprises tout en respectant les objectifs environnementaux.

Formation et insertion

Lors du quatrième atelier, les participants ont exploré les défis et les opportunités liés à l'emploi et aux compétences dans le contexte actuel du marché du travail. L'atelier a mis en lumière plusieurs points essentiels pour améliorer la qualification des travailleurs et adapter les entreprises aux nouvelles exigences du marché.

Florence Gelot, directrice éducation-formation au pôle social du Medef, a résumé les discussions en insistant sur l'importance de qualifier les travailleurs en trois mois pour répondre aux besoins immédiats des entreprises. Elle a souligné la nécessité de créer des passerelles entre les métiers pour faciliter les transitions professionnelles, soulignant que des appellations de métiers plus attrayantes pourraient également jouer un rôle crucial. Par exemple, le terme "chaudronnier" pourrait être modernisé pour mieux refléter les compétences et les opportunités du métier. 

Un point crucial abordé a été le partage des réalités professionnelles avec les jeunes et les demandeurs d'emploi. Des propositions ont été faites, telles que : " Imposer une période d’immersion pour les professeurs afin de partager la réalité des métiers ; encourager les salariés à accueillir des jeunes en stage, y compris ceux des quartiers prioritaires ; organiser des stages simultanés pour les professeurs et les élèves ; créer des "carrefours des métiers" où les parents partagent leurs expériences professionnelles avec les élèves et les enseignants ; permettre aux jeunes retraités d'accompagner et de superviser des stages ; lever les contraintes du mentorat ; combattre les stéréotypes des métiers dès la maternelle ou favoriser le lien entre le sport et les métiers pour éveiller les vocations", détaille-t-elle. 

"Créer des lieux de rencontre innovants"

Pierre-Matthieu Jourdan, directeur adjoint des relations sociales au sein du Medef, a évoqué l’accompagnement des entreprises dans la définition de leurs besoins en compétences. Il a insisté sur la simplification et la lisibilité des dispositifs existants pour que les entreprises puissent mieux comprendre et utiliser les ressources disponibles pour la formation de leurs employés. "il est nécessaire de créer des lieux de rencontre innovants entre les entreprises et les demandeurs d'emploi, en sortant des cadres traditionnels pour favoriser des interactions plus dynamiques et productives. La mobilité géographique et professionnelle a été identifiée comme un enjeu majeur. Il est crucial de trouver des solutions permettant aux travailleurs de se déplacer et de s’adapter aux nouvelles opportunités d’emploi", précise-t-il.

Pour certains publics éloignés de l'emploi, une remise à niveau des compétences de base est nécessaire avant de se lancer dans une formation spécialisée. Cela inclut l'amélioration des comportements professionnels et des "savoir-être".

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Durant l'après midi, des candidats de l'Occitanie aux élections européennes ont été auditionnés devant de nombreux chefs d'entreprises. De gauche à droite : Céline Imart (les Républicains), Sylvie Josserand (Rassemblement National), Ophely Massat (Renaissance), Pierre Lacaze (PCF), Claire Fita (Parti socialiste) et Régis Godec (Europe Ecologie). (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

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