Selon les données de FEVE, la région Occitanie se classe au 5e rang des régions où les terres agricoles sont les plus chères. À travers une analyse exhaustive, cette nouvelle cartographie de l'année 2023 met en lumière des hausses significatives de prix, malgré une baisse généralisée des prix de l'immobilier rural.
Le prix moyen par hectare (d’une terre « nue ») en France est de 6 603 euros (+1,6% vs 2022) contre 8090 euros en Occitanie. (Photo d'illustration : Pixabay)
La valeur des terres agricoles ne cesse de croître. Selon l'étude menée par FEVE (Ferme en vie), le prix moyen pour un hectare de terres agricoles nues (sans bâtiment) a atteint 6 603 euros en 2023, affichant ainsi une hausse de 1,6 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance haussière s’inscrit dans un contexte plus large, avec une augmentation continue des prix des terres agricoles sur plusieurs années.
Déjà en hausse entre 2021 et 2022
Entre 2021 et 2022, cette hausse avait déjà été marquée par une progression de 2,6 %, et les chiffres sur une période plus longue, de 1996 à 2016, révèlent une augmentation de 54 % des valeurs foncières, d’après les données de Terres d’Europe-Scarf.
Pour les agriculteurs, qu’ils soient vendeurs ou acheteurs, cette transparence dans les prix permet de mieux estimer la valeur de leurs exploitations et de se projeter avec plus de précision dans leurs projets de reprise ou d’installation. En effet, ceux qui souhaitent céder leur exploitation avant de prendre leur retraite bénéficient d’une vision claire des prix pratiqués. De leur côté, les jeunes agriculteurs peuvent s’appuyer sur ces données pour planifier au mieux leur future installation. Pour les investisseurs également, cet outil est un moyen précieux d’évaluer la rentabilité des terres agricoles en tant qu'actif.
Un contexte rural marqué par des fluctuations immobilières
Cependant, cette hausse des terres agricoles n’est pas uniforme. En parallèle, le marché immobilier en milieu rural connaît un phénomène de baisse. Alors que le prix des terres agricoles nues progresse, le prix moyen des terres agricoles avec bâtiments enregistre une diminution. En 2023, ces ventes s'établissent à 7 850 euros par hectare, en baisse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse s’inscrit dans une tendance globale observée en France, où les prix de l’immobilier rural sont en recul de 4 % sur un an, selon les données fournies par les notaires.
Vincent Kraus, cofondateur de FEVE, explique cette disparité :
« Les différences de prix entre départements et régions s’expliquent par de nombreux facteurs : qualité des terres, proximité des villes, proximité de la côte, typologies de terres et de cultures... Mais également d'autres spécificités locales comme les terres inondables ou la présence d'eau. »
L’Occitanie : une région aux prix contrastés
Si l'Occitanie se classe cinquième parmi les régions les plus chères de France (8 090 euros), son territoire présente de fortes disparités. Certains départements, tels que l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales, font partie des plus onéreux du pays, tandis que des zones plus reculées comme la Lozère, le Lot et l’Ariège affichent des prix bien plus accessibles. Ces différences abaissent la moyenne régionale, laissant ainsi les régions comme les Hauts-de-France, la Normandie et l’Île-de-France prendre les devants, avec des prix dépassant les 8 500 euros par hectare.
En haut du classement, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) continue de dominer, avec un prix moyen des terres agricoles supérieur à 12 000 euros par hectare, en grande partie dû aux départements du Var, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. En Île-de-France et en Normandie, les prix élevés s’expliquent par la proximité avec la capitale et d’importants pôles économiques.
À l’opposé, certaines régions comme la Bourgogne-Franche-Comté et les Pays-de-la-Loire sont parmi les plus accessibles en France. Dans ces territoires, les prix des terres agricoles restent nettement inférieurs à la moyenne nationale, avec des hectares évalués à moins de 3 000 euros. Parmi les départements concernés, on retrouve notamment la Loire-Atlantique, la Vendée, ainsi que la Côte-d'Or et le Jura.