Mardi 26 mars 2024, l'aéroport Toulouse-Blagnac a présenté le bilan de l'année 2023 et les perspectives en 2024. Une suppression des vols de nuit commerciaux cet été a notamment été annoncée. Les détails.
L'aéroport Toulouse-Blagnac a accueilli 7,8 millions de passagers en 2023 et a annoncé la fin des vols commerciaux de nuit pour le programme d'été 2024. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
L'année 2023 a marqué un tournant majeur pour l'aéroport Toulouse-Blagnac. Le site a accueilli plus de 7,8 millions de passagers et pour la première fois de son histoire, c'est le trafic international qui est passé majoritaire avec 57% des vols (soit une hausse de 27% par rapport à 2022), contre 43% pour les vols domestiques. "Nous restons l'aéroport le plus stratégique dans le Sud-Ouest et nous avons adapté notre offre de services et d'organisation", explique Christian Cassayre, président du conseil de surveillance de l'aéroport Toulouse-Blagnac (ATB).
L'aéroport de Toulouse-Blagnac annonce 7,8 millions de passagers en 2023. "Pour la première fois de son histoire, le trafic à l'international est majoritaire, à 57%", indique Christian Cassayre, président du conseil de surveillance de @aeroport_tls #toulouse @EntreprisesOcc pic.twitter.com/BbAHSkhNyw
— Anthony Assémat (@AnthonyAssemat) March 26, 2024
L'international en tête pour la première fois
Cette tendance a été portée par les excellents résultats des nouvelles lignes lancées en juin 2023 vers Montréal (Canada) et Doha (Qatar). La première ligne a transporté plus de 81 000 passagers et la deuxième, près de 45 000. Les trois compagnies les plus présentes sont Air France, easyJet et Ryanair. Le trafic intérieur est en recul, un phénomène que l'on observe pour nombre d'aéroports français. Philippe Crebassa, président du directoire, précise :
"Le trafic intérieur est en baisse de 5%, nous ne faisons pas mieux ni moins bien que les autres. C'est du au retrait de l'offre d'Air France sur les lignes intérieures et du passage de relais vers le low cost. La place des low cost est inévitablement appelée à grandir dans les aéroports régionaux, le transport aérien se transforme. Et easyJet représente l'avenir du transport aérien en Europe".
La direction de l'aéroport Toulouse-Blagnac a également présenté les nouvelles destinations pour son programme été 2024. Six nouvelles lignes apparaissent :
- Berlin (Allemagne), avec deux vols par semaine opérés par easyJet
- Copenhague (Danemark), avec deux vols par semaine opérés par Norwegian
- Zadar (Croatie), avec deux vols par semaine opérés par easyJet
- Bari (Italie), avec cinq vols par semaine opérés par Volotea et Ryanair
- Venise (Italie), avec deux vols par semaine opérés par Volotea
- Milan (Italie), avec deux vols par semaine opérés par easyJet
26 compagnies aériennes seront présentes pour l'activité estivale de l'été 2024 (pour 90 destinations dont 76 internationales), avec une petite nouvelle en la personne de Norwegian, qui fera envoler les Toulousains et les Occitans vers Copenhague dès le 3 juin.
L'aéroport Toulouse-Blagnac a également indiqué vouloir augmenter la cadence des vols Toulouse-Doha. "La fréquence de trois fois par semaine n'est pas suffisante pour les voyages d'affaires, on voudrait en ajouter un quatrième. On travaille avec Qatar Airways à ce sujet mais cela ne se fera pas en 2024", précise Bruno Balerdi, le directeur commercial et clients. Quant au serpent de mer Toulouse-New York, le sujet est toujours sur la table. "On voudrait être les premiers à l'ouvrir en région car il existe une demande. L'A 321-XLR est le bon modèle d'avion pour cette ligne. Des discussions sont en cours mais il faut trouver la bonne optimisation sur un plan économique et écologique", conclut Bruno Balerdi.
Toulouse-Blagnac est le 6e aéroport français
L'aéroport Toulouse-Blagnac est actuellement le 6e aéroport français en terme de fréquentation, derrière les deux aéroports parisiens (Orly et Charles-de-Gaulle), Nice (Alpes-Maritimes), Marseille (Bouches-du-Rhône) et Lyon (Rhône). "Et nous sommes considérés comme un aéroport régional majeur sur le plan européen", souligne Philippe Crebassa. L'aéroport, blagnaco-toulousain est également en tête, pour le 10e trimestre consécutif, du classement ACI des aéroports français pour sa qualité de service, sur la "facilité de parcours", "l'accueil et la courtoisie" et "la maîtrise du temps".
Sur un plan économique, l'aéroport a généré 155,1 millions d'euros de revenus en 2023 (74,4 millions d'euros de revenus extra-aéronautiques, 47,1 millions de redevances aéroportuaires et 33,6 millions de taxes), pour un EBITDA de 52,5 millions d'euros et un résultat net de 19 millions d'euros.
Vers la fin des vols commerciaux de nuit cet été
Dans les perspectives de cette année 2024, Philippe Crebassa a annoncé qu'à date "et sous réserve de changement, aucun vol commercial de nuit de passagers sera programmé cet été entre minuit et 6h du matin, et aucun départ commercial ne sera opéré après 23h. Cela démontre l'engagement des équipes d'ATB à mieux gérer les nuisances sonores". Une évolution, voire une révolution pour l'aéroport, dans la lignée du "pacte gagnant-gagnant" signé entre différentes parties le jeudi 21 mars 2024 à la préfecture de Haute-Garonne. En 2023, 75 vols avaient été effectués en coeur de nuit, contre 231 en 2019, tandis que 279 départs commerciaux avaient été opérés après 23h en 2023.
Philippe Crebassa, président du directoire de l'aéroport Toulouse-Blagnac, annonce, pour le programme été 2024, "à date et soumis à évolution", aucun vol commercial entre minuit et 6h (il y en a eu 75 en 2023) et aucun départ commercial après 23h. #Toulouse #occitanie #aeroport pic.twitter.com/sj4oMWrcdt
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Une annonce qui ne concerne pas les vols de fret. "Il y aura des vols de fret de nuit par Chronopost. Le fret est essentiel à l'économie et au bon fonctionnement du territoire et ce n'est pas que pour Amazon ou le commerce électronique", précise Philippe Crebassa. En 2023, 249 mouvements pour le fret ont été enregistrés à l'aéroport Toulouse-Blagnac.
La filière SAF est lancée
En 2024, l'aéroport va foncer sur les sujets de transition écologique, après une année 2023 marquée par l'inauguration en décembre de Hyport, la première station européenne de production, de stockage et de distribution d’hydrogène vert en zone aéroportuaire, et de la station de recharge ultra rapide Electra en septembre. Des centrales photovoltaïques vont être installées sur les parkings P5 et P6, avec un investissement de 17 millions d'euros pour une production annoncée de 16 000 MWh. De nouveaux éclairages feront leur apparition sur les parkings P1 et P2, avec un million d'euros d'investissements prévus et une économie d'énergie de 40% espérée. "Nous visons une décarbonation maximale des émissions directes d'ici 2029, nous allons plus vite que les accords de Paris sur le sujet", explique Philippe Crebassa.
Sur le SAF (Sustainable Aviation Fuels), les choses avancent en bon ordre dans la politique globale autour de l'avion vert. "Depuis début mars 2024, une filière logistique d'approvisionnement hebdomadaire en SAF est en place sur notre plateforme, permettant de répondre aux compagnies aériennes opérant des vols commerciaux. Sur les 2000 m2 de carburant livrés à l'aéroport chaque semaine, 4% est désormais du SAF. Une première pour un aéroport régional français !", poursuit l'aéroport.
Une "croissance modérée" en 2024
Bref, l'année 2024 sera une année de "croissance modérée, marquée par une montée en puissance de l'international. Après le BtoB et le BtoC, nous avons conscience d'être passés au BtoP, le Business to People. Nous devons donner de la valeur aux gens et c'est ainsi que nous prenons à plein notre dimension d'acteur territorial", conclut Philippe Crebassa.
