L'Aveyron veut devenir une destination économique et passe à l'offensive pour attirer les salariés et les entreprises

Souvent réduite au viaduc de Millau, qui vient de fêter ses 20 ans, au Roquefort et à sa ruralité paisible, l'Aveyron a aussi - et surtout - des atouts à faire valoir en terme économique. C'est le message porté et martelé par les élus et les promoteurs du territoire, alors que se tient fin septembre 2024 le Salon du Fabriqué en Aveyron. "Nous avons une image de territoire préservé et authentique mais nous avons l'ambition de compléter ce panorama en ajoutant une image de modernité. L'Aveyron possède un tissu dense de TPE-PME souvent invisibles du public et des Aveyronnais eux-mêmes", indique Arnaud Viala, président du Conseil départemental de l'Aveyron.

"Les entreprises ont besoin de main-d'oeuvre"

Le patron du Département dresse le panorama d'entreprises aveyronnaises "plutôt en bonne santé, qui ont passé les différentes crises" et qui possèdent, selon lui, "une réelle capacité de rebond économique". Des entreprises "qui ont besoin de main-d'oeuvre", martèle Arnaud Viala.

"Faire connaître nos pépites"

C'est notamment cette raison qui a poussé le Conseil départemental de l'Aveyron à créer, en 2021, l'agence Aveyron Attractivité Tourisme, qui poursuit plusieurs objectifs : "Aider les entreprises à rester sur le territoire et à développer leur activité, valoriser le territoire et sa vitalité économique, faire connaître nos pépites et leurs opportunités, afin de donner envie aux jeunes de rester travailler en Aveyron mais aussi aux non-Aveyronnais de venir s'y installer". 

Les explications avec Jean-Luc Calmelly, président de l'agence Aveyron Attractivité Tourisme :

"L'agence accompagne les candidats éventuels de façon individuelle afin de les mettre en relation avec les entreprises. Nous sommes aux côtés des entreprises à la recherche de main-d'oeuvre même si nous ne pouvons plus les aider directement en termes de subventions. Nous voulons construire l'image économique de l'Aveyron avec le savoir-faire des chefs d'entreprise. C'est un travail collectif que nous essayons d'initier".

Un faible taux de chômage

L'Aveyron, qui possède un faible taux de chômage (5,7%), met en avant sa filière énergie, avec le développement de l'éolien et du photovoltaïque en toiture. "Nous produisons 2,5 plus d'électricité que ce que nous consommons et le département est le 2e producteur national en énergie hydraulique grâce à nos 21 barrages hydroélectriques, qui représentent l'équivalent de trois réacteurs nucléaires", explique Arnaud Viala.

Dans un contexte d'incertitude autour de ses fleurons que sont Bosch Rodez - "600 postes sur 750 sont maintenus et l'entreprise s'est engagée à rester sur le site jusqu'en 2028 - et la Sam de Decazeville - dont le site a été racheté par la Région Occitanie - les décideurs aveyronnais mettent en valeur les entreprises qui tirent le territoire vers le haut.

Des réussites malgré les incertitudes

Parmi elles figurent la RAGT (105 ans d'existence et 1580 salariés), Finadorm, spécialiste de l'industrie du bois et de la literie (l'entreprise est la première entreprise aveyronnaise du Top Eco 2025 avec plus de 234 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisé en 2023 et une 62^e place au classement). Des locomotives qui poussent un grand nombre de PME et de pépites qui font parler d'elles dans des secteurs divers comme les fauteuils-canapés, l'ameublement, les coopératives agricoles, la fabrication et la distribution de bennes, les carrières...

Installation de Volotea

L'Aveyron peut aussi compter sur un réseau routier aujourd'hui mature, un département quasi exclusivement fibré, l'arrivée de la compagnie à bas prix Volotea sur l'aéroport de Rodez, qui propose une ligne Rodez-Paris Orly depuis le 2 septembre 2024 et des projets d'envergure comme la réhabilitation du Palais des Evêques de Rodez, prévue pour début 2026, d'un coût total de 15 millions d'euros d'investissements.