Le Centre de Simulation Environnementale et NeuroSensorielle (SENS), fruit d'une collaboration entre le CHU de Toulouse et le SAMU 31, ouvre ses portes, offrant une solution innovante face aux défis croissants des crises sanitaires et environnementales.
L'inauguration du Centre de formation à la gestion des catastrophes de Toulouse a eu lieu le jeudi 25 avril 2024. (Photo Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
Jeudi 25 avril 2024, le CHU de Toulouse et le Samu 31 ont conjointement annoncé l'inauguration de SENS, un projet novateur répondant aux défis croissants posés par les catastrophes naturelles, les crises sanitaires prolongées et les situations d'urgence. Ce centre, fruit d'un investissement de 3,5 millions d'euros, dont une part substantielle provient de fonds européens, représente une avancée significative dans la formation et la préparation des équipes médicales et de secours.
Un centre high tech
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, exprime son soutien au projet en soulignant son importance dans la protection des citoyens face aux crises. Elle met en lumière le rôle essentiel du Samu 31, du Centre de réponse à la catastrophe et des équipes du CHU, saluant leur dévouement quotidien à assurer la sécurité et la qualité des soins :
« Préparer et répondre aux différentes situations de crise tel est le défi que s’est donné SENS, premier centre de Simulation Environnementale et Neurosensorielle au monde. La Région Occitanie a mobilisé plus de 3 millions d'euros de fonds européens pour soutenir la création de centre high tech dédié aux professionnels du pré-hospitalier et à la prise en charge des traumatismes inhérents aux catastrophes. »
Pour un CHU de Toulouse "à l'avant-garde"
Jean-François Lefebvre, directeur général du CHU de Toulouse, souligne l'engagement continu de l'institution à rester à l'avant-garde de la médecine d'urgence. Il affirme que SENS renforce la position du CHU en tant que leader dans la réponse médicale aux catastrophes, offrant à la population une assurance supplémentaire quant à sa capacité à fournir des soins de haute qualité dans les circonstances les plus difficiles :
« C’est à Toulouse que le professeur Louis Lareng a inventé le modèle du Samu qui s’est imposé à l’ensemble du territoire français dans chaque département, mais aussi dans de nombreux pays. La mise en service de SENS témoigne de l’engagement continu du CHU de Toulouse à rester à l’avant-garde dans le domaine de la médecine d’urgence. »
SENS, situé sur le site de Purpan, est un bâtiment high-tech de 364 m² conçu pour préparer les équipes médicales et de secours à gérer des situations de crise. Grâce à des simulations ultra fidèles, les professionnels sont plongés dans des environnements sensoriels et émotionnels similaires à ceux rencontrés lors de situations réelles. Le centre vise à améliorer la résilience des intervenants en prévenant les réactions de stress post-traumatiques et en renforçant leur préparation et leurs mécanismes de défense.
"Maîtriser les conditions émotionnelles"
Le Dr Benoit Viault, urgentiste au Samu 31 et responsable du projet SENS, souligne l'importance de la préparation optimale des équipes de première ligne pour assurer une prise en charge de qualité des victimes. Il insiste sur la nécessité d'anticiper les réactions et de maîtriser les conditions environnementales et émotionnelles pour garantir la performance des équipes. « Lors d’une catastrophe, qui peut revêtir de nombreuses formes, les intervenants de première ligne ont besoin d’une préparation optimale pour apporter une pris en charge de qualité aux victimes. La maîtrise des conditions environnementales et émotionnelles est essentielle dans la performance des équipes et dans le ressenti des patients et des soignants. Être réactif c’est bien, mais il nous faut anticiper sur la façon de réagir. »
En partenariat avec Harvard
Le partenariat entre le CHU de Toulouse et la Faculté de médecine de Harvard, Division de médecine de catastrophe, est également mis en avant. Le professeur Gregory Ciottone de la Harvard Medical School souligne l'importance d'un centre de simulation de haute-fidélité tel que SENS pour la préparation aux catastrophes et l'amélioration de la formation des intervenants à l'échelle nationale et internationale :
« Les médecins de la Faculté de médecine de Harvard, Division de médecine de catastrophe attendent avec impatience l’ouverture du Centre de Simulation Environnementale et NeuroSensorielle. Notre partenariat mutuel se concentrera sur le développement d’opportunités de formation pour les centres de collaboration et les partenaires à l’échelle nationale et internationale. Un centre de simulation de catastrophe haute-fidélité tel que SENS est crucial pour la préparation aux catastrophes et créera un environnement de formation réaliste, réunissant les agents d’intervention pour améliorer leur préparation. »
Un projet qui a du SENS
Au sein de SENS, la zone de simulation immersive se profile comme l'épicentre de l'entraînement et de la préparation des équipes médicales et de secours face à des scénarios réels. D'une superficie de 147 m², cette pièce a été conçue pour créer des situations authentiques en sollicitant tous les sens des participants : la vision, l'ouïe, le toucher et l'odorat.
Dans cette zone, une bibliothèque d'environnements variés est mise à disposition pour permettre la mise en place de scénarios adaptés aux objectifs pédagogiques recherchés. Cette bibliothèque comprend une gamme complète d'environnements visuels (urbains, ruraux, industriels, intérieurs/extérieurs, diurnes/nocturnes), auditifs et climatiques. De plus, une panoplie de matériel de simulation, tel que des épaves de voitures ou une cabine d'hélicoptère, permet de reproduire des situations d'urgence avec un réalisme saisissant.
Reproduction des conditions météo
La salle de supervision, d'une superficie de 52 m², est équipée d'un système informatique sophistiqué qui permet aux formateurs de contrôler minutieusement tous les paramètres environnementaux de la simulation. Cela inclut la gestion de la température, la reproduction de conditions météorologiques spécifiques telles que la neige ou la pluie intense, la génération de vibrations par infrasons pour simuler des tremblements de terre ou des explosions, ainsi que la diffusion d'odeurs spécifiques telles que le sang, la chair brûlée ou des produits toxiques.
De plus, un système d'enregistrement vidéo et de débriefing permet d'analyser en détail les performances des participants après chaque session, favorisant ainsi l'amélioration continue des compétences.
La zone technique abrite également des éléments essentiels pour le bon fonctionnement du centre, tels qu'un système de climatisation avancé et des zones de stockage pour le matériel de simulation. Des espaces supplémentaires tels que la salle de réunion, la salle de repos, la zone pédagogique et la zone administrative complètent l'écosystème de formation, offrant ainsi un environnement complet et fonctionnel pour la préparation aux situations d'urgence.
Le CHU de Toulouse a établi un partenariat fructueux avec Cégélec Défense, une entité reconnue pour son expertise dans les infrastructures en conteneurs, la maîtrise électromécanique, la simulation et les technologies associées dans des environnements difficiles. Cégélec Défense, filiale de Vinci Energies, apporte une contribution essentielle à la conception et à la fabrication de solutions innovantes pour la gestion des crises.
Ce partenariat a déjà porté ses fruits à travers des projets tels que la création de trois hôpitaux mobiles développés conjointement par le CHU de Toulouse et le Centre de Réponse à la Catastrophe de Toulouse. Forte de son expérience de plus de 30 ans dans les infrastructures conteneurisées, Cégélec Défense a joué un rôle déterminant dans la réalisation de SENS en concevant une solution technique adaptée aux besoins spécifiques du centre.