Le Marché d’Intérêt National de Toulouse : un pilier résilient et innovant de l’agroalimentaire en Occitanie

À travers une conférence de presse tenue par Dominique Batani, président du MIN de Toulouse, accompagné de Marie Annaelle, directrice chez L’Agence Vache et Sonia Dumora Jouanolou, responsables des relations presse et marketing, le Grand Marché a dressé un bilan de ses activités et dévoilé ses projets stratégiques pour renforcer son rôle central dans l’alimentation régionale et nationale. Retour sur un écosystème en perpétuelle évolution. 

Dominique Batani, président du MIN de Toulouse, entouré de Marie Annaelle, en charge des relations presse et événementielles, et de Sonia Dumora Jouanolou, responsable marketing et communication, ainsi que les nouvelles entreprises qui ont rejoint le MIN : Eden Auto - Renault Pro+ ; Evidence ; Foodex ; Les aulx du Sud-Ouest ; Maison Chazal et Transgourmet. (Photo Dorian Alinaghi)

Dominique Batani, président du MIN de Toulouse, entouré de Marie Annaelle, en charge des relations presse et événementielles, et de Sonia Dumora Jouanolou, responsable marketing et communication, ainsi que les nouvelles entreprises qui ont rejoint le MIN : Eden Auto - Renault Pro+ ; Evidence ; Foodex ; Les aulx du Sud-Ouest ; Maison Chazal et Transgourmet. (Photo Dorian Alinaghi)

Dominique Batani, président du MIN de Toulouse et de directeur du marché de Rungis, a ouvert la conférence en contextualisant les défis actuels, marqués par une situation économique incertaine. L’inflation, les tensions géopolitiques et les changements de comportements de consommation ont pesé sur les entreprises.

« Ce n’est pas bon pour la consommation ni pour les investissements, mais l’alimentation reste un secteur résilient. Nous mangeons tous, quelles que soient les circonstances », a-t-il rappelé.

Malgré ces difficultés, le Grand Marché continue de jouer un rôle pivot en Occitanie. Pour Dominique Batani, cette résilience repose sur la capacité d’innovation des entreprises présentes sur le MIN et leur ancrage territorial. Ces entreprises sont des maillons essentiels dans la chaîne alimentaire, reliant producteurs locaux et consommateurs finaux.

Les 60 ans du MIN : un symbole de son ancrage régional

En juin dernier, le MIN a célébré son 60ᵉ anniversaire à travers un événement qui a marqué les esprits. Pour la première fois, les portes du marché ont été ouvertes au grand public, attirant plus de 8 000 visiteurs.

Une initiative saluée par Marie Annaelle, directrice chez L’Agence Vache : « cet anniversaire a permis de mieux faire connaître le rôle du MIN et d’engager les familles, notamment les enfants, dans une éducation à l’alimentation de qualité. »

Ce moment fort a également vu l’organisation de plusieurs activités immersives, telles que des ateliers culinaires, des expositions et des rencontres avec des producteurs locaux. « Nous voulons renforcer ce lien entre alimentation, pédagogie et consommation responsable », a ajouté Sonia Dumora Jouanolou, responsables des relations presse et marketing.

Des chiffres-clés qui reflètent une stabilité encourageante

Malgré un contexte difficile, les chiffres du MIN pour 2023 témoignent de sa stabilité. Avec un chiffre d’affaires global de 480 millions d’euros, un taux d’occupation des surfaces de 96 %, et la présence de 223 entreprises, le Grand Marché reste un acteur économique de poids. « Même avec une légère baisse de 0,5 % par rapport à 2022, nous restons sur des bases solides », a précisé Dominique Batani.

Le carreau des producteurs, pièce maîtresse du MIN, regroupe actuellement 237 producteurs. Bien que ce chiffre soit en baisse de 7 % en raison des départs à la retraite, le MIN met en place des politiques attractives pour attirer de nouveaux talents. Les jeunes agriculteurs de moins de 40 ans bénéficient, par exemple, d’une gratuité de loyer la première année, suivie de tarifs préférentiels les années suivantes.

« Nous faisons tout pour préserver le dynamisme de ce carreau, qui reflète la richesse agricole de l’Occitanie », a souligné Sonia Dumora Jouanolou.

Les acheteurs, qu’il s’agisse de restaurateurs, de commerçants ou de collectivités, sont également un maillon essentiel. En 2023, plus de 4 372 acheteurs se sont approvisionnés sur le MIN, un chiffre en progression de 5 % pour les abonnés réguliers.

Une démarche environnementale ambitieuse

Le MIN ne se contente pas de stabiliser ses activités économiques. Il s’engage également dans une transition énergétique ambitieuse avec un objectif clair : réduire son empreinte carbone d’ici 2039. Des actions concrètes sont déjà en cours, comme l’installation de panneaux solaires, la création de bornes de recharge hydrogène et la mise en place d’un système de valorisation des déchets alimentaires.

Sonia Dumora Jouanolou a insisté sur cette démarche : « nous voulons faire du MIN un exemple en matière de développement durable, tout en maintenant une performance économique de haut niveau. »

Une pépinière alimentaire pour accompagner l’innovation

L’innovation est un autre axe stratégique fort du MIN. La pépinière alimentaire, conçue pour accueillir des start-ups et des entreprises émergentes, a permis en 2024 d’intégrer quatre nouvelles structures. Ces entreprises bénéficient d’un accompagnement sur mesure, incluant un an de gratuité et un accès aux ressources du MIN.

Le concours « L’Épique Food », organisé en partenariat avec l’agence régionale de développement économique, joue également un rôle clé. Ce concours identifie et soutient des projets innovants dans le domaine de l’alimentation, renforçant ainsi l’attractivité du MIN.

Des perspectives ambitieuses pour 2025

Le MIN voit grand pour 2025, avec des projets visant à renforcer son rôle de leader en Occitanie. Parmi eux, l’installation de l’entreprise Petit Bio, qui développera une cuisine centrale pour la restauration collective. Cette initiative devrait permettre de dynamiser la filière bio, souvent confrontée à des défis économiques.

Autre projet d’envergure : le campus alimentaire, un lieu dédié à la formation, à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Ce campus rassemblera des entreprises, des centres de recherche et des acteurs locaux pour créer un véritable écosystème agroalimentaire.

Deux événements majeurs sont également prévus : un salon consacré à la poissonnerie électronique en septembre 2025, et deux rendez-vous sur la valorisation des produits locaux, visant à renforcer les liens entre producteurs et acheteurs.

Le MIN s’illustre également par ses actions en faveur de la solidarité. Avec Solaal, en 2023, près de 300 tonnes de produits ont été redistribuées aux associations d’aide alimentaire, représentant l’équivalent de 645 000 repas. Un accord d’entreprise récemment signé permettra en outre aux salariés de consacrer une partie de leur temps à des actions bénévoles.

« Nous voulons que nos actions parlent pour nous. La solidarité et la responsabilité sont au cœur de nos engagements », a conclu Dominique Batani.

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