En vélo électrique, triporteur, vélo-cargo… ou vélo tout court, les livraisons en deux-roues explosent dans les deux grands centres urbains d’Occitanie, Toulouse et Montpellier.
Applicolis, lancé en 2017, fait partie des services de livraisons à vélo que l'on trouve à Toulouse. (Photo : Applicolis)
Cet automne 2023, Perpignan (Pyrénées-Orientales) est entré dans un club très fermé. Avec Caen (Calvados), Paris et Vincennes (Val-de-Marne), elle fait partie des villes dans lesquelles deux tiers des livraisons Amazon se font de façon écologique avec un fort usage des vans électriques. C’est le transporteur UTS qui gère les livraisons grâce à l’ouverture d’un entrepôt de stockage fin 2022 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Et prouve de façon claire les ambitions et la belle activité des livraisons dans les villes moyennes.
Quelle politique pour Amazon ?
En mars 2022, le géant américain a pris le virage écolo dans cette activité et ce, dans les plus grandes villes françaises. En 2022, Amazon a doublé le nombre de colis livrés de façon écolo (20 millions) par rapport à 2021 (10 millions) et fait travailler plus de 200 livreurs à vélo partout en France. Toulouse (Haute-Garonne) et Montpellier (Hérault) faisaient partie de ce premier pack.
Si Amazon ne donne pas de chiffres précis sur la part des livraisons à vélo dans ces deux villes (mais l’objectif est d’arriver à 90% de livraison des colis de façon décarbonée), la dynamique est bien présente et surpasse le mode piéton et véhicule électrique.
Julie Laboureix, responsable Retail et ambassadrice développement durable chez Amazon, explique :
« Notre démarche globale s’inscrit pour atteindre la neutralité carbone dès 2040 et nous avons revu l’intégralité de nos émissions concernant la livraison du dernier kilomètre »
L’investissement en France s’élève à 250 millions d’euros.
A Toulouse, Amazon travaille avec Senges comme prestataire, qui est aussi en activité en Gironde, dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et dans le Tarn-et-Garonne. « Senges est précurseur sur les flottes de vélos-cargos triporteurs et ils font des efforts sur la formation continue de leurs salariés », expliquait Amazon à nos confrères d’Actu Toulouse fin 2022. Le périmètre de livraison par vélo-cargo est pour l’instant circonscrit au centre-ville et à l’intérieur des boulevards, plus le quartier Saint-Michel et la rive gauche vers Saint-Cyprien.
A Montpellier, le prestataire se nomme Services Ecusson Vert, qui possède d’utilitaires électriques et hybrides mais aussi des vélos triporteurs et des vélos-cargos.
De nombreux acteurs
Ces dernières années, les deux mastodontes d’Occitanie ont assisté à une multiplication des usages du vélo. Et surtout des acteurs économiques qui concilient business et écologie. C’est le cas d’Urby, la filiale du Groupe La Poste et de la Banque des Territoires dédiée à la logistique urbaine et présente dans les deux villes depuis 2018. « La livraison de colis à vélo est une solution qui s’impose d’elle-même. Il est devenu possible de gérer précisément la livraison du dernier kilomètre tout en assurant un espace de vie plus agréable. L’objectif principal d’Urby est de permettre une meilleure attractivité de la ville sans pour autant ralentir son développement économique », explique la société.
La livraison des petits colis est assurée en vélo-cargo, tandis que pour les colis volumineux, Urby privilégie les camions ou véhicules légers fonctionnant au biogaz.
Dans la Ville rose, Applicolis a rapidement grossi depuis son lancement en 2017. L’entreprise dispose d’une flotte de vélos biporteurs, triporteurs et de vélos-cargos. Des enseignes connues font appel à leurs services comme Carrément Fleurs, Décathlon, Minjat !, Carrefour, Biocoop et même Tisséo, l’Autorité organisatrice des transports en commun de l’agglo toulousaine.
« Généraliser le vélo comme moyen alternatif »
A Montpellier, les Coursiers Montpelliérains sont également dans ce marché depuis le printemps 2019. Passée en Scop en février 2022, la société est essentiellement présente sur le colis. « Sur le marché de la food, c’est compliqué et il y a beaucoup de concurrents comme Uber Eats », explique Yannick Plan, associé au sein des Coursiers Montpelliérains qui emploie deux salariés plus trois personnes à temps partiel, payés à l’heure – « même quand il n’y a pas de commande », précise Yannick Plan -.
La société livre au moyen de vélos, vélos électriques et vélos-cargos et est suivie par Alter’Incub et l’Urscop pôle Méditerranée. Les Coursiers Montpelliérains font également partie du réseau Les Boîtes à Vélo, qui poursuit l’objectif de « pérenniser l’entreprenariat à vélo et de généraliser le vélo comme moyen alternatif aux véhicules motorisés ».