Enedis, acteur clé de la distribution électrique, dévoile une stratégie novatrice pour accélérer la transition écologique en Occitanie. À travers des investissements colossaux, une adaptation proactive des infrastructures et une vision à long terme, l'entreprise se positionne en leader de la révolution énergétique.
En 2024, 60 projets ont été sélectionnés par la Commission Mixte Paritaire, composée de 4 élus métropolitains et 4 représentants d’Enedis. (Photo : Enedis)
S’inscrivant dans la trajectoire de la PPE fixant des priorités d’actions qui permettront à la France de parvenir à la neutralité carbone en 2050, Enedis affiche des ambitions énergétiques considérables. Avec l'objectif de porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2030, l'entreprise, récemment devenue entreprise à mission, vise à augmenter la part de l'électricité dans la consommation totale à 55 % d'ici 2050. Cette transition nécessitera une adaptation rapide des infrastructures, un investissement massif dans les énergies renouvelables et une transformation en profondeur des pratiques énergétiques.
L’Occitanie en pole position
La région Occitanie représente aujourd’hui plus de 4 millions de clients, raccordés sur un réseau de plus de 182 000 kilomètres (la moitié de la distance terre-lune). L'Occitanie se distingue comme un laboratoire énergétique, avec près de 138 000 installations de production d'énergie renouvelable (solaire et éolien) raccordées au réseau d'Enedis. Dans le cadre d'un investissement colossal de 850 millions d'euros d'ici 2032, la région vise à augmenter sa capacité à 12,2 GW, équivalant à 20% du parc nucléaire français.
Cette transition énergétique, concentrée dans les vallées de Garonne, de l'Aude et de l'Ariège, représente un saut significatif vers une énergie plus propre et plus durable. Bastien Toulemonde, directeur régional d'Enedis, précise :
« En effet, la demande d’intégration d’ENR sur le réseau est importante puisqu’elle représente l’équivalent de deux réacteurs nucléaires (+1,3 GW) qui seront ajoutés d’ici 2032 au sein des vallées ».
Mobilité durable, un courant en expansion
Face à la croissance exponentielle de la mobilité électrique en Occitanie, Enedis prévoit d'ajouter 30 000 points de recharge supplémentaires d'ici 2030. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large visant à accompagner l'adoption croissante des véhicules électriques et à contribuer à une transformation significative des modes de transport dans la région. « L’Occitanie est l'une des régions les plus dynamiques en matière de mobilité durable et compte au troisième trimestre 2023 plus de 140 000 points de recharges dont 12 000 points de recharge de véhicules électriques accessibles au public », ajoute Laurent Méric, directeur des affaires régionales et de la transition énergétique.
Miser sur l’énergie solaire
L'Occitanie se positionne au deuxième rang national en autoconsommation individuelle, avec une puissance installée en énergie solaire en hausse de 108 % entre 2022 et 2023. La Haute-Garonne devient le département leader en autoconsommation individuelle, avec une puissance installée impressionnante de 78 MW.
L'école des réseaux pour la transition écologique
Afin de répondre à une demande croissante, Enedis en Occitanie projette de recruter 300 nouveaux collaborateurs en 2024. Pour relever ce défi, l'entreprise a inauguré l'école des réseaux pour la transition écologique. « A l’occasion de la rentrée scolaire 2023, pas moins de 50 lycées à travers la France ont ouvert leurs portes à environ 2000 élèves de seconde, première et terminale, accueillis au sein de classes spécialisées dans les réseaux électriques », explique Stéphane Lesénéchal, directeur territorial d'Enedis.
Cette initiative révolutionnaire a déjà intégré près de 400 élèves dans des classes spécialisées de lycées, dont les lycées Jean Jaurès à Saint-Affrique (Aveyron), Clément Ader à Samatan (Gers) et Joliot Curie à Sète (Hérault). D’autres établissements viendront compléter le dispositif en 2024.
Modernisation du réseau face aux aléas climatiques
Enedis est plus que jamais mobilisée dans la deuxième électrification de la France et investit chaque année entre 4 et 5 milliards d’euros pour la maintenance. La modernisation du réseau électrique en Occitanie est au cœur des préoccupations d'Enedis, avec un investissement annuel de 480 millions d'euros. Ces fonds sont destinés à renforcer la résilience du réseau face aux aléas climatiques, notamment par l'enfouissement de lignes HTA, la surélévation des postes et une adaptation du schéma réseau visant à rétablir 90 % des clients en moins de 48 heures en cas d'incident majeur.
Des chantiers majeurs en 2024
En vue de favoriser la transition écologique de la métropole de Toulouse, Enedis joue un rôle essentiel en accompagnant activement les collectivités dans leur planification environnementale. La société propose des solutions axées sur la sobriété énergétique et les nouveaux usages, notamment en facilitant le développement des nouvelles mobilités durables de la Métropole, telles que la ligne C du métro, le pôle d'échange multimodal de la Gare Matabiau, les stations électriques VélôToulouse, et la future ligne à grande vitesse (LGV).
Dans le cadre des chantiers du métro, débutés à la fin de l'année 2022, Enedis apporte son soutien à la Métropole de Toulouse à travers diverses actions, comprenant le déplacement de 60 ouvrages électriques pour la construction de la 3e ligne. Parmi les initiatives notables figurent les raccordements de six tunneliers pour le creusement du tunnel du futur métro, avec des échéances telles que Raynal (avril 2023), La Vache (juillet 2023), Colomiers (fin août 2023), Montaudran (fin octobre 2023), et la continuité de la Ligne B de Toulouse à Ramonville (janvier 2024). Un autre aspect concerne le boulevard de Suisse, avec le début de la dépollution du site prévu pour début 2024, et l'établissement de 50 branchements provisoires au réseau d'électricité.
Pour ce qui est de l'électrification des stations de vélos à Toulouse, Enedis participe à la mise en place de 400 stations, dont 117 nouvelles, ainsi que la modification de 283 stations en libre-service. Les travaux débuteront en avril 2024 en vue d'une mise en service prévue en septembre 2024.
En ce qui concerne la future ligne LGV, l'accompagnement et les travaux sont planifiés jusqu'en 2032. Cela inclut le raccordement des bases vie et des haltes ferroviaires, les déplacements d'ouvrages et les forages. Des exemples concrets de ces interventions comprennent le forage à Lacourtensourt - avenue des États-Unis prévu pour 2024, le déplacement de câbles haute tension entre le Pont Fenouillet et Gagnac-sur-Garonne avec un forage de 300 mètres sous la voie ferrée et le canal du Midi programmé pour 2026/2027, ainsi que le raccordement de la Halte de Lacourtensourt sur une distance de 5,6 km sur l'avenue des États-Unis prévu pour 2027/2028.
Enedis consacre plus de 300 000 euros par an à des projets locaux, soutenant ainsi la transition écologique et sociale sur le territoire métropolitain. La Commission Mixte Paritaire, composée d'élus métropolitains et de représentants d'Enedis, a sélectionné 60 projets en 2024, soulignant l'engagement conjoint en faveur de la vie locale et du progrès durable.
"Branchons nos événements"
Cette initiative d'Enedis vise à réduire les émissions de CO₂ liées aux événements en les raccordant au réseau électrique plutôt qu'en utilisant des groupes électrogènes. Cette approche novatrice a été déployée avec succès lors de la Fête Saint-Michel et de la Fan Zone de la Coupe du Monde de rugby, réduisant considérablement l'empreinte carbone de ces événements culturels et sportifs. En 2024, de nombreux événements auront droit à ce dispositif.
