Malgré une activité économique toujours dynamique, l'Occitanie fait face à un ralentissement des intentions d'embauche pour l'année 2024, selon les dernières données de France Travail et du Baromètre des Mouvements de Main d'Œuvre (BMO).
En 2024, la région Occitanie prévoit 261 810 recrutements, ce qui représente une baisse de 6,5 % par rapport à l'année précédente, soit 18 000 recrutements de moins. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
Les entreprises de la région Occitanie ont déclaré un total de 261 810 intentions d'embauche pour l'année en cours, dont 62 % correspondent à un surcroît d'activité, tandis que 38 % sont des remplacements de départs ou d'absences. Les contrats à durée indéterminée représentent 33 % des intentions d'embauche, principalement destinés à combler les départs définitifs de salariés. "Les résultats du BMO 2024 indiquent une légère baisse des intentions d'embauche en Occitanie par rapport à l'année précédente. Cette tendance, bien que modérée, reflète les défis rencontrés par les entreprises face au contexte économique actuel. Malgré ce léger repli, l'Occitanie reste une région dynamique sur le front de l'emploi, avec des secteurs clés tels que les services, l'agriculture et le commerce continuant à jouer un rôle prépondérant dans les projets de recrutement", explique le responsable des statistiques à France Travail Occitanie, Pierre Brossier.
#BMO2024 : Voici les résultats de l'enquête menée par #FranceTravail sur des entreprises de tous les secteurs d'activité en #Occitani. @ccarol_emploi @Thierry_Lemerle pic.twitter.com/RVYb5F2KgE
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Les services, premier recruteur
Parmi les secteurs d'activité, les services demeurent le premier recruteur de la région, représentant 64 % des projets de recrutement pour 2024. L'agriculture, y compris l'industrie agroalimentaire, compte pour 14 % des recrutements, suivi du commerce (11 %), de la construction (7 %) et de l'industrie (4 %). Les établissements de moins de 10 salariés sont, notamment, à l'origine de plus de la moitié (51 %) des intentions d'embauche dans la région.
"Les petites entreprises continuent de jouer un rôle crucial dans la création d'emplois en Occitanie, avec plus de la moitié des intentions d'embauche émanant d'établissements de moins de 10 salariés." précise Christophe Carol, directeur régional adjoint de France Travail Occitanie.
#BMO2024 : ralentissement des intentions d'embauche en lien avec le ralentissement économique en #Occitanie. Une baisse de 2% par rapport à 2023.@ccarol_emploi @Thierry_Lemerle #recrutement pic.twitter.com/MJrcs6EqxN
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Une concentration des projets d'embauche dans les départements clés
Les départements de la Haute-Garonne et de l'Hérault se démarquent en concentrant à eux seuls 43 % des projets de recrutement de la région pour l'année 2024, soit un total de 112 350 intentions d'embauche. Cette concentration est particulièrement notable dans les bassins d'emploi de Toulouse et de Montpellier, qui accaparent 63 % des projets de recrutement pour les fonctions d'encadrement de la région.
Plus spécifiquement, les besoins en main‐d’œuvre d'ingénieurs et de cadres d'étude, recherche et développement dans l'industrie sont fortement présents sur le bassin toulousain, représentant 75 % des projets dans ce domaine. Cependant, les évolutions des projets de recrutement révèlent des disparités marquées selon les territoires, allant d'une baisse de -9,3 % pour le Tarn-et-Garonne à une augmentation de +5,3 % pour l'Ariège.
Pierre Brossier explique :
"La concentration des projets d'embauche dans les départements de la Haute-Garonne et de l'Hérault met en lumière l'importance économique de ces zones, notamment pour les secteurs de l'industrie et des services à haute valeur ajoutée. Les disparités territoriales dans les évolutions des projets de recrutement soulignent la diversité des besoins en main‐d’œuvre dans la région, nécessitant une approche ciblée et adaptée selon les bassins d'emploi."
Baisse des difficultés de recrutement
Malgré une baisse de 5 points de la part des projets jugés difficiles, plus de la moitié des intentions d'embauche en Occitanie sont toujours perçues comme difficiles par les employeurs. Ces difficultés, bien qu'en baisse, représentent un défi persistant pour le marché de l'emploi régional. La pénurie de candidats reste le principal obstacle au recrutement, citée par 89 % des employeurs, suivie de près par l'inadéquation du profil au poste proposé, mentionnée par 79 % des répondants.
Selon les employeurs, les conditions de travail proposées, notamment les horaires, la pénibilité et le salaire, constituent également un frein au recrutement dans 37 % des cas.
Christophe Carol, directeur régional adjoint de France Travail Occitanie, précise :
"La baisse des difficultés de recrutement en Occitanie est une tendance positive, mais la pénurie de candidats reste un défi majeur pour de nombreuses entreprises de la région. Pour résoudre ces défis persistants, il est essentiel de mettre en place des politiques de formation et de reconversion professionnelle visant à combler les écarts entre l'offre et la demande sur le marché du travail régional."
Des métiers non saisonniers aux défis de recrutement accrus
Dans le paysage des intentions d'embauche en Occitanie pour l'année 2024, certains métiers se démarquent par leurs fortes difficultés de recrutement, indépendamment des projets saisonniers.
Parmi eux, on retrouve en priorité les métiers d'ouvriers mécaniciens de véhicules, aides à domicile, maçons, techniciens, personnels de ménage chez des particuliers, ainsi que les ingénieurs et cadres d'étude. Ces professions, essentielles au bon fonctionnement de divers secteurs économiques, font face à des obstacles persistants en matière de recrutement, mettant en lumière l'urgence de développer des stratégies efficaces pour attirer et retenir les talents dans ces domaines. "Les défis de recrutement dans ces métiers non saisonniers soulignent la nécessité d'une attention particulière de la part des acteurs du marché de l'emploi, afin de garantir un approvisionnement adéquat en main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs cruciaux pour l'économie régionale. Les difficultés de recrutement observées dans ces métiers témoignent des enjeux complexes auxquels sont confrontées les entreprises de la région en matière de gestion des ressources humaines, et appellent à des solutions novatrices et adaptées." déclare Pierre Brossier.
Stabilisation des projets saisonniers
Les projets saisonniers conservent une part significative parmi les intentions d'embauche en Occitanie pour l'année 2024, représentant environ 39 % du total, soit un peu plus de 101 740 perspectives de recrutement liées à des activités saisonnières. Cette importance s'explique par les attraits touristiques de la région, comprenant son littoral, ses montagnes, ses sites de pèlerinage et ses nombreux sites classés, ainsi que par sa position de premier vignoble français et de première région agricole du pays. Les secteurs de l'agriculture (y compris l'industrie agroalimentaire) et de l'hébergement-restauration représentent une part significative des projets saisonniers, avec respectivement 78 % et 66 %.
"La stabilisation des projets saisonniers en Occitanie reflète la nature cyclique de certains secteurs économiques de la région, tout en soulignant l'importance de gérer efficacement les fluctuations saisonnières sur le marché de l'emploi. La légère augmentation de la part des projets saisonniers pour 2024, après une tendance à la baisse depuis 2017, met en évidence les dynamiques complexes qui sous-tendent le marché du travail régional, nécessitant une approche stratégique et proactive pour répondre aux besoins saisonniers." rapporte Pierre Brossier.
#BMO2024 : l'#Occitanie est la 4ème région de France pour la saisonnalité. Le caractère saisonnier diffère d'un département à l'autre. pic.twitter.com/fV5hcGoxxD
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Dans la région, pour l'année 2024, les intentions d'embauche sont motivées par un surcroît d'activité dans 62% des cas. Les remplacements de départs ou d'absences représentent 38% des intentions d'embauche. Notamment, les contrats à durée indéterminée occupent une part significative, soit 33% des intentions d'embauche. Ils sont principalement destinés à remplacer les départs définitifs de salariés.