En 2022, le Meett, le nouveau parc des expositions de Toulouse, situé au nord-ouest de la Ville rose, a connu sa première année (presque) pleine d'exploitation. Olivier Chanelle, le directeur de Toulouse Events (groupe GL Events), évoque un premier bilan et les perspectives du "paquebot" touristique et de loisirs.
Olivier Chanelle, directeur général de Toulouse Events, travaille désormais sur une programmation plus internationale et à l'horizon 2031. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
Inauguré en septembre 2021, le Meett a connu sa première année pleine d'exploitation en 2022. Fréquentation, activités... Quel bilan de l'année faites-vous ?
En 2022, ce sont plus de 70 manifestations qui ont été accueillies ou organisées, soit 245 jours d'exploitation et +36% d'activité par rapport à l'ancien Parc des expositions de l'île du Ramier. Nous avons accueilli 515 000 visiteurs sur la partie Parc des expos et 45 400 participants pour la partie convention et congrès. Sur la Foire internationale, on a accueilli plus de 102 000 personnes en 2023, ce que l'on n'avait plus connu depuis plus de dix ans.
Nous avons surtout progressé sur le nombre et la taille des événements, notamment sur des salons type Aeromart ou Siane. Des événements à 1200-1500 personnes, ce n'était pas possible avant, le Meett ouvre désormais des possibilités d'accueil importantes. En mai et juin 2022, nous avons accueilli 11 congrès et conventions avec 1200 à 3000 personnes.
Où se situe actuellement le Meett de Toulouse dans la compétition nationale que se livrent les Parcs des expositions ?
Le Meett, c'est 40 000 m2 de surface d'exposition, sept Halls et 3000 places de parking. Nous ne serons jamais Paris mais c'est aujourd'hui l'un des plus grands Parcs des expositions de France.
"Mais avec cette dynamique toulousaine, le Meett peut prétendre organiser n'importe quel événement d'ampleur nationale et internationale. C'est une marque très forte à l'international, qui a pris sa place".
Nous allons accueillir par exemple le Congrès de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (du 4 au 8 octobre 2023, ndlr), avec 5000 congressistes et 80 000 visiteurs attendus, le Salon rendez-vous en France ou encore, en septembre 2024, l'European Association for international Education (EAIE), une convention à l'échelle internationale de professionnels de l'enseignement supérieur. 6000 congressistes seront attendus.
Enfin, le salon vélo Pro-Days (5700 professionnels) se tiendra pour la première fois en province en juillet 2024 en raison des JO de Paris. Nous étions en compétition avec quatre villes, dont Lyon (Rhône), et nous avons gagné l'organisation de l'événement. La perspective de ces très beaux événements font espérer beaucoup de retombées économiques. En France, chaque congressiste dépense en moyenne 300 euros par jour.
Et le fait de regrouper le Parc des expositions et le centre de convention est presque unique en France.
Cette dimension internationale plus marquée entraîne-t-elle une plus grande anticipation dans le calendrier des événements et la prospection ?
Sur l'île du Ramier, nous étions entre 2 et 5 ans d'anticipation sur des événements nationaux, et 3 à 4 ans pour le centre de congrès Pierre-Baudis.
"Aujourd'hui, avec le Meett, nous candidatons et nous travaillons en prospection sur 114 nouveaux projets d'ici 2031. Nous visons les gros événements : 62% de nationaux et 38% d'internationaux. Nous avons pour ambition d'attaquer de nouveaux publics et de nouveaux organisateurs sur l'international".
Quel retour avez-vous sur l'accessibilité ? Les gens se rendent-ils au Meett majoritairement en tram ou en voiture ?
Pour la Foire internationale, 10 à 15% des visiteurs sont venus en tram. Pour les rendez-vous avec une typologie plus jeune, comme le Rose Festival, TGS, Infosup, les transports en commun sont beaucoup utilisés. Pour les salons professionnels, la voiture est privilégiée. Sur le parking, nous sommes d'ailleurs saturés par certains événements.
Quant à la provenance géographique des visiteurs, pour la Foire par exemple, 25% venaient des départements limitrophes.
S'agissant des événements en extérieur, le Rose Festival a été un franc succès en 2022. D'autres projets sont-ils en réflexion pour développer ce sillon ?
Le Rose Festival est pérennisé jusqu'en 2025, avec des clauses de revoyure. Et pour l'édition 2023, nous allons proposer un rendez-vous sur trois jours (au lieu de deux), avec une jauge portée à 30 000 spectateurs par soir, contre 25 000 en 2022.
"Nous avons déjà de l'activité en extérieur avec le salon du camping-car ou Auto-moto classic. Malgré tout, il y a un intérêt à trouver un événement pour le printemps, aux beaux jours, en complément du Rose Festival en septembre. Pourquoi pas quelque chose autour du sport ? Tout sera une question d'opportunité".
Où en sont les projets hôteliers sur la zone ?
Deux importants projets de 500 chambres cumulées doivent s'implanter. Ces projets sont indispensables pour la survie du Meett. L'offre hôtelière est bonne sur Toulouse mais quand nous sommes en compétition avec d'autres villes sur des événements, l'hôtellerie in situ est capitale. Il nous faut vite 300 chambres, idéalement pour début 2026.
Le centre de conventions et de congrès va connaître un petit lifting en cet été 2023. Un investissement de 600 000 euros pour repenser les espaces, permettre la co-activité des surfaces et permettre une meilleure adaptation des groupes de minimum 100 personnes. "Nous avons besoin de redimensionner pour les salons plus petits, être dans l'attente de nos clients", précise Olivier Chanelle.