Dendris, start-up installée à Labège, près de Toulouse, s'est spécialisée dans le diagnostic in vitro en utilisant l'outil de machine learning (IA). Présentation.
Richard Fabre, biologiste fondateur du laboratoire Biopole et dirigeant de Dendris. (Photo : Dendris)
En 2003, les professeurs Jean-Marie François et Jean-Pierre Majoral, chercheurs à l’INSA et au CNRS, déposent un brevet sur un procédé de fabrication de biopuces à ADN. Cette technologie repose sur le traitement de surface de supports solides par des dendrimères phosphorés. Ce traitement permet de fixer par liaisons covalentes des sondes oligonucléotides sur le support solide (lames de verres…) en augmentant considérablement le signal d'hybridation des sondes.
Une nouvelle génération d'outils de diagnostic
En 2009, Richard Fabre, biologiste fondateur du laboratoire Biopole, découvre l’invention et décide, avec l'aide des deux professeurs, de créer une société dans le but de développer une nouvelle génération d’outils de diagnostic exploitant l’invention des deux chercheurs. "Il n'y a pas d'autre dispositif de diagnostic in vitro qui utilise à l'heure actuelle de l'intelligence artificielle", décrypte Mathilde Plinet, ingénieur en analyse de données chez Dendris. Pour ce faire, un brevet a été déposé sur le procédé de chimie de surface dendrimère, qui permet de fixer par liaisons covalentes, des sondes sur support solide "en décuplant la potentialité d'hybridation des sondes grâce aux dendrimères", précise Dendris.
Le fonctionnement de cette technologie novatrice proposée par la start-up haut-garonnaise repose sur une base de données d'apprentissage alimentée par des échantillons cliniques étiquetés. La start-up va plus loin dans l'explication :
"L'algorithme Random Forest, développé par Leo Breiman, membre de l'Académie des Sciences aux Etats-Unis, est utilisé depuis 2001 pour résoudre des problèmes de santé complexes. Dendris l'exploite pour fournir des prédictions automatiques, fiables et rapides, optimisant l'obtention des résultats. 64 échantillons peuvent être analysés simultanément en biopuces automatisées, en 3 h ! Cette approche élimine le besoin d'intervention manuelle d'experts pour l'analyse des résultats, offrant un réel gain de temps et d'accessibilité pour le personnel des laboratoires".
Soutenu par la French Tech Toulouse
Soutenu par la French Tech Toulouse, Dendris compte 10 salariés sur son site de Labège (Haute-Garonne), au sud-est de Toulouse. Le premier client de Dendris se situe en Haute-Garonne, plus précisément à Muret où un laboratoire privé à décidé d'utiliser les services de Dendris. "Nous travaillons également avec un deuxième partenaire privé : il s'agit du groupement de laboratoires Biopath, situé dans le nord de la France", explique Nathalie Vandenbroucke, directrice générale de Dendris.
Les projets de Dendris
Dendris, ce sont également deux applications CE dans le diagnostic des infections ostéo-articulaires et les infections dermatophytes. "En 2024, nous allons ajouter les applications pour le diagnostic des infections respiratoires et celle des mycoses invasives", poursuit-elle. La société haut-garonnaise est en pleine mutation, celle d'une société 100% R&D à un véritable lancement commercial et industriel. "Nous sommes un nouvel acteur de la biologie moléculaire syndromique", résume Nathalie Vandenbroucke.
Dendris est en pleine opération de levée de fonds et prévoit de recruter pour sa partie production et machine learning autour de l'IA. L'autre chantier de la start-up est de doper son expertise de la conception des puces à façon, qui sont des puces robustes de 3e génération.