Près de Toulouse. Enedis inaugure son premier chantier "bas carbone"

Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, a lancé son premier chantier "bas carbone" à Launaguet, près de Toulouse, marquant une étape importante dans son engagement à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Ce chantier bas carbone s’inscrit dans une série d’expérimentations menées à travers la France, visant à réduire l’empreinte carbone des travaux d'infrastructure électrique. (Photo : Jenna Nguyen)

Ce chantier bas carbone s’inscrit dans une série d’expérimentations menées à travers la France, visant à réduire l’empreinte carbone des travaux d'infrastructure électrique. (Photo : Jenna Nguyen)

Un projet d'envergure est en cours sur la commune de Launaguet (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, visant à l'enfouissement d'une ligne basse tension et au déplacement de deux lignes haute tension dans le cadre du réaménagement du chemin de Virebent. Cette initiative, réalisée en collaboration avec plusieurs concessionnaires tels que GRDF ou Télécom et conduite par le prestataire MIDI TP, s'étend sur environ 1000 mètres, du boulevard Florence Arthaud à Toulouse jusqu'au rond-point de Launaguet. "Ce chantier représente une avancée majeure dans notre engagement environnemental," a déclaré Stéphane Lesénéchal, directeur territorial Haute-Garonne d'Enedis . "En collaborant avec nos partenaires et en utilisant des technologies innovantes, nous pouvons réduire significativement l'impact écologique de nos travaux."

Des technologies innovantes

L'innovation clé de ce chantier réside dans l’utilisation de machines de recyclage des terres excavées. Ces équipements permettent de traiter et de réutiliser la terre extraite sur place, en séparant les matériaux indésirables et en produisant un matériau de qualité réutilisable. Grâce à cette technologie, 2 500 tonnes de matériaux seront traitées, évitant ainsi leur mise en décharge et réduisant la nécessité d'apporter de nouveaux matériaux. "Cette méthode nous permet de réduire environ 90 trajets en semi-remorque, diminuant ainsi notre empreinte carbone de 50% par rapport à un chantier classique", a précisé le chef de projet chez MIDI TP.

Ce chantier "bas carbone" illustre également l'importance de la collaboration entre différents acteurs pour atteindre des objectifs communs de durabilité. Toulouse Métropole, en tant que concédant du réseau électrique, s’est engagé dans un vaste plan climat visant à réduire de 40% les émissions de CO2 sur les dix prochaines années. Stéphane Lesénéchal souligne :

"La transition écologique est une priorité pour Toulouse Métropole. Ce chantier est un exemple concret de nos efforts pour réduire notre impact environnemental".

De son côté, MIDI TP joue un rôle crucial en fournissant les équipements et en mettant en œuvre les meilleures pratiques environnementales. Pour Enedis, ce projet n'est que le début d'une série de chantiers similaires qui seront déployés à travers la France dans les années à venir. "En tant qu’entreprise à mission, nous sommes déterminés à limiter l’impact environnemental de nos activités et à contribuer à une société plus juste et durable," poursuit Stéphane Lesénéchal.

Objectif de réduction des émissions de carbone

Pour atteindre ces objectifs, Enedis s'est donné pour mission de réduire ses émissions de carbone dès 2025. "Nous ciblons en priorité les émissions internes, surtout celles liées à notre flotte de véhicules. Utiliser des véhicules électriques et d'autres moyens de transport moins polluants est essentiel", a précisé Stéphane Lesénéchal. En effet, Enedis possède actuellement la deuxième plus grande flotte de véhicules électriques en France, après La Poste, et vise une transition complète vers une flotte entièrement électrique. "Une fois cette transition accomplie, nous nous concentrerons sur la réduction des émissions indirectes", souligne-t-il.

Actuellement, environ 70% des émissions de carbone de l'entreprise proviennent de sources indirectes. La transition vers une flotte de véhicules électriques représente un pas crucial vers la diminution de cette proportion.

Les travaux de construction sont une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre, représentant 50% de l'empreinte carbone du secteur. "Il est impératif de réduire les trajets inutiles des camions et la mobilité des machines sur nos chantiers", affirme Enedis.

Traiter les matériaux de fouille

Ce dernier a mis en place une méthode innovante pour traiter les matériaux de fouille sur site. "95% des matériaux excavés sont triés et réutilisés sur place, ce qui permet de réduire considérablement les déchets et de préserver les ressources naturelles," explique-t-il.

Accélération en 2025

L'initiative de tri et de réutilisation des matériaux de construction s'inscrit dans un projet pilote comprenant 30 chantiers, avec une accélération prévue à partir de 2025. "Nous devons embarquer nos prestataires dans cette démarche et les rémunérer correctement pour leurs efforts", indique un responsable. Ce projet est crucial pour assurer que les matériaux de construction soient réutilisés de manière optimale.

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Actuellement, dix chantiers de réutilisation des terres sont en cours dans la Haute-Garonne, avec le chantier de la métropole de Toulouse en tête de file. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Coordination des travaux d'enfouissement des réseaux

La coordination des travaux d'enfouissement des réseaux est essentielle pour maximiser les bénéfices pour la communauté. "Les habitants apprécieront de ne plus voir de poteaux électriques et de bénéficier d'un câblage souterrain plus résilient", explique Enedis. Le réseau de câbles électriques, bien que solide, est souvent sensible aux intempéries lorsqu'il est aérien, rendant les solutions souterraines plus durables malgré des réparations plus complexes.

La suppression des réseaux aériens vise également à améliorer l'esthétique des villes et à garantir une meilleure sécurité. "Les câbles électriques gâchent souvent l'esthétique des centres-villes rénovés. Nos programmes visent à supprimer ces réseaux pour harmoniser les paysages urbains", conclut Stéphane Lesénéchal..

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