En août 2021, trois associés ont créé Botch Cargo Bikes, à Toulouse. Au cœur du quartier des Minimes, ils se sont spécialisés dans le recyclage de vieux vélos pour en faire des vélos-cargos. Et la demande est au rendez-vous.
Les trois associés de Botch Cargo Bikes, à Toulouse (Jean Lagard, Alexis Ayrault et Thomas Gras) veulent doubler la production de vélos-cargos en 2024. (Photo : Botch Cargo Bikes)
Thomas Gras a eu 1000 vies. Ancien journaliste à Moscou, en Russie, puis membre de l’IoT Valley à Labège, il est désormais pleinement ancré dans un secteur voué à prendre de l’essor dans les années à venir : le recyclage de vieux vélos pour en faire des vélos-cargos. « Nous faisons même du sur-cyclage sur-mesure car nous donnons une plus-value aux objets récupérés. Car finalement, les clients ont face à eux des vélos-cargos quasi neufs avec un accès aux différentes primes à l’achat, ce n’est pas de l’occasion ! Nous faisons pleinement partie de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire, un secteur qui sort peu à peu de l’ombre », indique l’entrepreneur.
Une fabrication presque 100% occitane
Avec deux autres associés, il a créé Botch Cargo Bikes en août 2021. Nos trois Toulousains ont décidé de se spécialiser uniquement dans la fabrication de valos-cargos, conventionnels ou électriques (en collaboration avec le Parisien Virvolt et le Toulousain Actia Automotive), qu’ils soient biporteurs, triporteurs, tricycles ou longs tails. « Au début, on travaillait avec des artisans italiens et depuis 2023, nous avons quasiment tout relocalisé en Occitanie. La partie avant, avec les tubes et les tôles en acier, est fabriquée à Bessières (Haute-Garonne), la peinture à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne), l’usinage à Pinsaguel (Haute-Garonne), le bois dans le quartier Lalande à Toulouse », précise Thomas Gras.
La ZFE comme déclic
Les clients viennent de toute la France (Paris, Nantes, Pau, Rouen, Niort, Toulouse…) et les artisans en sont friands. « On en vend effectivement beaucoup aux artisans toulousains. L’instauration de la Zone à faibles émissions (ZFE) a agi comme un coup de pied aux fesses », poursuit le chef d’entreprise. Les trois quarts des acheteurs sont des familles et des jeunes qui ont décidé de lâcher la deuxième voiture du foyer, et le dernier quart représente des professionnels et des cyclo-entrepreneurs (plombiers, électriciens…) qui agissent sur de courts trajets.
« Multiplier par deux la production en 2024 »
Chez Botch Cargo Bikes, un vélo-cargo sur-cyclé et sur-mesure coûte 2700 euros pour un modèle conventionnel, et 3900 euros pour un modèle électrique. Avec l’explosion du panier moyen pour l’achat d’un vélo, Botch Cargo Bikes prévoit un planning chargé dans les prochains mois. Et les trois associés ne manquent pas de projet pour satisfaire la demande. Thomas Gras détaille :
« Nous avons l’objectif de multiplier par deux la production de vélos-cargos en 2024 avec 70 à 80 ventes en perspective. Nous voulons augmenter la part de professionnels parmi les clients et pousser la désélectrification des VAE ».
Le Toulousain ne perd pas de vue le marché et l’évolution des tendances. En ce sens, Botch Cargo Bikes joue la carte de l’adaptation. « Nous regardons la diversification sur la remorque, par exemple, car le vélo-cargo ne répond pas à tous les besoins. J’aimerais par exemple pousser le déménagement à vélo à Toulouse et proposer une offre de déménagement pour les particuliers».