La Halle de la Machine a su s'imposer comme un acteur culturel majeur dans la ville de Toulouse, attirant des milliers de visiteurs chaque année et redéfinissant le paysage culturel de la ville. Découverte de ce monde fascinant où chaque visite est une plongée dans un univers de spectacle vivant permanent.
Everest Canto, directeur d’exploitation de la Halle de la Machine, et Fanny Poitevin, responsable de communication et de développement des publics. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
La Halle de la Machine à Toulouse est plus qu'un simple musée ou lieu de spectacle : c'est un espace vivant où les machines sont au cœur de la scène. Fanny Poitevin, responsable de communication et de développement des publics, explique : « La Halle de la Machine est une sorte de paradoxe : c'est un lieu de spectacle de rue permanent, où le spectacle vivant est présenté de mardi au dimanche, de 10h à 18h. Nous pensons que c'est le seul lieu au monde à fonctionner ainsi ».
Un "spectacle vivant permanent"
Ce qui distingue la Halle de la Machine, c'est son concept de « spectacle vivant permanent ». Les médiateurs, appelés machinistes, sont des comédiens, circassiens et musiciens qui animent les machines et interagissent avec le public. « Ici, quand on entre, on pénètre dans un univers de spectacle », ajoute-t-elle.
Interrogé sur l'origine du projet, Everest Canto, directeur d’exploitation de la Halle de la Machine, répond :
« Nous ne sommes pas une simple équipe. C’est une collaboration au long cours avec diverses équipes pour coordonner et mener à bien toutes les actions nécessaires. »
Cette initiative est née d’une volonté commune de revitaliser des quartiers en émergence comme Montaudran, un site historique de l’aéropostale. « Aujourd'hui, ce lieu se transforme en une scène de performances culturelles audacieuses et innovantes, où passé et futur se rencontrent harmonieusement. » poursuit-il.
Depuis le 9 novembre 2018, la halle a accueilli 1 185 129 visiteurs :
- 95,7% de visiteurs français : 65% de visiteurs vivant en Occitanie, 51% venus de Haute Garonne, 26% venus de Toulouse
- 4,3 % de visiteurs étrangers, dont la majorité espagnole
- 85% de visiteurs viennent en famille.
- 38% de visiteurs choisissent de voyager en Minotaure
- 25% embarquent à bord du Manège Carré Sénart
Deux entités à Toulouse et Nantes
La ville de Toulouse n’a pas été choisie par hasard. En réponse à la question « Pourquoi Toulouse ? », il a été expliqué que la ville a naturellement choisi ce projet, reconnaissant son potentiel pour transformer des quartiers historiques en pôles culturels dynamiques. Toulouse, avec son riche héritage aéronautique et scientifique, offre un cadre unique pour un tel projet. Montaudran, notamment, est emblématique de cette synergie entre histoire et modernité.
La Compagnie La Machine, bien que constituée de deux entités administratives distinctes à Toulouse (Haute-Garonne) et à Nantes (Loire-Atlantique), partage une direction artistique commune. « Cette synergie permet un échange constant d’idées et de ressources, enrichissant les projets de chaque site. » précise le directeur de site. À Toulouse, l’accent est mis sur l’exposition et l’interaction avec le public, tandis que Nantes se concentre davantage sur la création de nouvelles machines. « Cette collaboration inter-villes permet de développer des projets ambitieux et de partager des ressources techniques et artistiques. Par exemple, certaines machines conçues à Nantes peuvent être exposées à Toulouse, offrant ainsi au public toulousain une diversité d’œuvres et d'expériences. » souligne Everest Canto.
Une immersion totale dans l'univers des machines
Les spectacles proposés sont le fruit d’une collaboration artistique minutieuse, dirigée par François Delarozière. La scénarisation, la musique et les effets spéciaux sont soigneusement orchestrés pour offrir une expérience immersive. Chaque spectacle est une invitation à un voyage onirique, où les machines prennent vie et racontent des histoires captivantes.
À la Halle de la Machine, chaque jour commence de manière unique. À 10h, lorsque les portes s'ouvrent, le public est invité à choisir sa manière d'entrer : à la française, à l'allemande, à la grecque ou à l'italienne. « Une fois passées les portes, derrière les rideaux rouges, on entre dans la fabrique du spectacle », décrit Canto. Les machinistes, vêtus de tenues inspirées des uniformes de travail, accompagnent les visiteurs pour donner vie aux machines.
Fanny Poitevin précise :
« Ce qui est très important pour comprendre ce lieu, c'est qu'il faut vivre l'expérience avec un machiniste. Sinon, les machines restent inertes ».
Une force créative impressionnante
Les visiteurs peuvent ainsi voir en action des machines comme l'orgue à feu miniature qui utilise des flammes pour créer de la musique. Cette machine est une version miniature d'une immense structure montée sur un camion, utilisée lors de spectacles en extérieur. Avec près de 50 membres permanents et environ 100 artistes intermittents, la Compagnie La Machine déploie une force créative impressionnante. Les machinistes, spécialement formés pour manipuler les structures gigantesques comme le Minotaure ou l’araignée géante, jouent un rôle crucial. La formation est spécifique et rigoureuse, car chaque machine demande une expertise particulière.
« La Compagnie La Machine se donne pour mission de transformer l’espace public en un terrain de jeu et de découverte, où l'art mécanique rencontre le public. Le projet vise non seulement à divertir, mais aussi à éduquer et à inspirer. Les machines gigantesques, comme le Minotaure et l’araignée géante, deviennent des symboles de cette transformation, invitant les spectateurs à rêver et à s'émerveiller. »
Des machines interactives et spectaculaires
Un autre aspect fascinant de la Halle est la diversité des machines. « Nous avons près d'une centaine de machines, avec de nouvelles arrivées chaque année », indique Fanny Poitevin. L'exposition actuelle, "Snow wind & Fire", joue sur les éléments naturels comme la neige et le feu. Une machine notable est le "Cadre en Flammes", où les visiteurs peuvent se faire photographier dans un cadre qui s'enflamme au moment de la prise de vue. « Les machinistes de La Machine ne sont pas de simples opérateurs. Ils sont des artistes et des techniciens hautement qualifiés, capables de gérer des structures complexes et de créer des expériences immersives. Leur travail va bien au-delà de la simple manipulation des machines : ils contribuent à la création de spectacles vivants, où chaque mouvement est chorégraphié pour émerveiller le public », ajoute Fanny Poitevin.
L'un des moments forts de la visite est le "Déjeuner des Petites Mécaniques", un repas-spectacle de trois heures. « Ce déjeuner est un extrait du spectacle "Le Dîner des Petites Mécaniques", où les plats sont servis par des machines », explique Fanny Poitevin. Parmi les machines utilisées, on trouve le "Chariot Assiette", qui transporte des assiettes sans les renverser grâce à un système ingénieux.
Un lieu en mouvement perpétuel
En janvier 2024, la Halle de La Machine se transforme en un espace pédagogique, accueillant des lycéens pour des visites techniques. Ces visites offrent aux jeunes un aperçu des métiers de la culture et de la technologie, leur permettant de découvrir les coulisses des spectacles et de comprendre le travail des machinistes et des artistes. Ce volet éducatif est essentiel pour La Machine, qui souhaite inspirer les générations futures et les sensibiliser à l'art et à l'innovation.
La Halle de la Machine est aussi le théâtre de spectacles grandioses. La "Symphonie Mécanique", par exemple, est un spectacle à 360° combinant un orchestre symphonique et des machines créant des rythmes. « Le public, au centre, peut bouger et découvrir différentes perspectives du spectacle », décrit Everest Canto. François Delarozière, créateur de la compagnie La Machine, est un artiste total. « Ses spectacles intègrent la musique, les effets spéciaux et l'interaction avec le public », explique Everest Canto. Les créations de Delarozière sont des œuvres d'art à part entière, où chaque sens est sollicité.
Chaque année, en février, la Halle de la Machine rouvre après un mois de maintenance avec une nouvelle scénographie. « Cette année, le thème est les éléments, avec des effets spectaculaires comme la neige, le vent et le feu », déclare Fanny Poitevin. En 2023, le thème était les dessins de Delarozière, avec une exposition de ses croquis et des machines non réalisées. « On a pu découvrir par exemple le croquis de l’Ours, une machine qui devait être conçue pour une ville espagnole. » ajoute-t-elle.
Rencontre de l'art et de la mécanique
Visiter la Halle de la Machine, c'est s'immerger dans un univers où l'art et la mécanique se rencontrent. « C'est un lieu où le spectacle est permanent et où chaque visiteur peut vivre une expérience unique », conclut Everest Canto. Avec ses machines impressionnantes et ses spectacles interactifs, la Halle de la Machine est un lieu incontournable pour les amateurs d'art et de technologie.
En attendant le métro fin 2028
La Halle de La Machine est devenue un lieu emblématique de Toulouse, attirant plus de 350 000 visiteurs en 2023. Avec l'arrivée prochaine du métro fin 2028, les responsables espèrent augmenter ce chiffre, facilitant l’accès pour un public encore plus large. Le site est également un atout majeur pour le tourisme local, contribuant à renforcer l'attractivité de Toulouse comme destination culturelle.
- Snow wind & fire : jusqu'au 31 août 2024, d’étranges phénomènes météorologiques convergent à Toulouse. La Halle de La Machine présente "Snow, Wind & Fire", une nouvelle scénographie qui promet une expérience immersive au cœur des effets spéciaux de la Compagnie La Machine. Les visiteurs peuvent s'attendre à des entre-sorts étonnants, braver les tempêtes, affronter les flammes, se perdre dans un tourbillon de neige et être surpris par la magie des effets spéciaux.
- Halle night long #6 : jusqu'au 31 août 2024, les concerts gratuits Halle Night Long reviennent chaque vendredi et samedi soir sur le parvis de la Halle de la Machine à Toulouse. Cette sixième édition offre un programme éclectique : cumbia, rock berbère, psychotropical, soul électrique, reggae et musiques urbaines, avec une soirée dédiée aux jeunes talents du Tremplin du Rose Festival. L'édition met également en avant la très attendue Moonlight Benjamin, prêtresse du blues vaudou.
- Mécanik Paradize #4 : du 3 au 6 octobre 2024, la folie de Mécanik Paradize envahit la Halle de la Machine avec trois soirs inoubliables de concerts et spectacles de machines vivantes, sous la scénographie de François Delaroziere. Les premiers artistes annoncés incluent Chinese Man, Sofiane Pamart, Zoufris Maracas, Stand High Patrol DJ Set, Manu Digital, Sara Landry, Vladimir Cauchemar et Breakbot. Un événement à ne pas manquer au milieu des Machines Vivantes.
- Le gardien du temple, opus II : du 25 au 27 octobre 2024, Astérion, le Minotaure de 14 mètres de haut, parcourra à nouveau le centre-ville de Toulouse. Ce spectacle de rue impressionnant, orchestré par la Cie La Machine et scénographié par François Delaroziere, réunira habitants et amateurs de spectacle vivant pour célébrer le retour du géant de bois et de métal.
- Le Noël d'Astérion : du 21 décembre 2024 au 6 janvier 2025, Astérion le Minotaure invite à des vacances féériques à la Halle de La Machine à Toulouse. Sous une neige abondante, les visiteurs pourront profiter d'un Noël résolument givré, rempli de joyeusetés et de moments magiques.