Mercredi 24 avril 2024, plus de 800 personnes ont participé à la Nocturne Eco, à Toulouse. Retour sur un événement en deux temps.
Co-organisée par l'agence PGO et le Medef de Haute-Garonne, la Nocturne Eco a mis en évidence des "Histoires de familles" autour des entreprises Jimenez, Actia, HIS, Andros et Derichebourg Multiservices. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
L'économie en famille, dans la transmission, l'héritage, la fierté ou le poids à assumer : ce sont ces "Histoires de familles" qui ont été données à entendre lors de la 6e édition de la Nocturne Eco, qui s'est déroulée mercredi 24 avril 2024 à Toulouse.
"Ce soir, c'est Familles, je vous aime !"
Co-organisé par l'agence PGO et le Medef de Haute-Garonne, l'événement a rassemblé plus de 300 personnes au cinéma Pathé Wilson, et près d'un millier pour la deuxième partie de la soirée au Marché Victor Hugo. "C'est un thème qui va parler à tout le monde", a annoncé en introduction de la soirée Pierre Garrigues, directeur de PGO. "L'entreprise est une grande famille et cette thématique est un peu le contrepied d'André Gide et de son "Familles, je vous hais !". Ce soir, nous sommes plutôt dans l'esprit "Familles, je vous aime", a lancé Pierre-Olivier Nau, président du Medef de Haute-Garonne. "Ces histoires me parlent, moi qui suis issu de la troisième génération de restaurateurs dans ma famille", a indiqué encore Thomas Fantini.
"J'aime être parmi les miens"
Cinq entreprises, soit autant d'histoires différentes, ont témoigné sur la scène du cinéma du centre-ville toulousain : Valérie Jimenez (patronne des Transports Jimenez), Emilie et Jean-Louis Zévaco (groupe HIS, pour Hotels Invest Conseil), Boris Derichebourg (président de Derichebourg Multiservices et PDG d'Elior France), Catherine Mallet (directrice générale d'Actia) et Jonathan Gervoson (groupe Andros). Un plateau constitué de profils diamétralement opposés : aux côtés des hyperactives Valérie Jimenez et Catherine Mallet, le très discret Jean-Louis Zévaco, qui a accompagné la croissance du groupe Accor entre 1971 et 2008, a évoqué son parcours :
"Je suis issu d'une famille aimante de sept frères et soeurs. Quand j'étais petit, nous avons débarqué à Marseille sans savoir où on allait. Ce que j'ai appris d'un grand groupe, c'est qu'il fallait faire évoluer les équipes et les challenger".
Sa fille Emilie a pris le relais, avec le titre de co-directrice générale et l'esprit de famille chevillée au corps. "Je ne suis pas un pigeon voyageur, j'aime être parmi les miens. Pour asseoir ma légitimité, j'ai compensé par beaucoup d'heures de travail. Je suis aujourd'hui entourée d'une équipe de fidèles et ce que je sais, c'est que l'on n'est pas obligé d'être expert sur tous les sujets pour piloter une entreprise".
La famille : chance ou poids ?
Boris Derichebourg a vécu son arrivée dans l'entreprise familiale sans pression... Et ne lui parlez surtout pas d'un quelconque poids de l'héritage !
"Cela a été une chance énorme d'être entré dans le groupe il y a 20 ans et ce, malgré une forte responsabilité de gérer un tel outil industriel".
"Pour moi, cela a clairement été un poids, d'autant qu'aujourd'hui, je me sens responsable de 4000 foyers". Ces propos émanent de Catherine Mallet, directrice générale d'Actia, fleuron toulousain et mondial de l'électronique embarqué avec plus de 4000 salariés et plus de 579 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. "Mon père a créé Actia il y a plus de 40 ans et avait déjà dans la tête l'idée de faire une entreprise familiale. Pour elle, "si on veut transmettre et incarner, la famille est primordiale".
"Hériter d'une entreprise n'est pas un dû"
Au sein du groupe Andros, Jonathan Gervoson est membre du conseil de surveillance des biscuits Saint Michel. "Sensibilisé à l'humain et aux produits", il symbolise la troisième génération de l'entreprise basée dans le Lot.
"J'ai senti des changements en 15 ans sur la façon d'aborder l'entreprise. La 4e génération qui arrive derrière pose beaucoup de questions, on doit les abreuver de réponses. Transmettre les valeurs familiales d'une entreprise multinationale est difficile. Hériter d'une entreprise n'est pas un dû !".
La transmission et l'intégration de ses enfants dans l'entreprise, Valérie Jimenez y est confrontée depuis quelques années. "Ma fille est maman et chef d'entreprise... Je me revois dans ses yeux !", sourit-elle, comme un hommage. Mon fils Kévin est directeur général d'une entreprise de transports que nous avons rachetée l'an dernier (les Transports Bergès, ndlr) et il a pris une grande maturité dans ses fonctions ces derniers mois".
Penser à la succession
Ces grands chefs d'entreprise sont des héritiers... et commencent à penser à leur succession ! "Pour l'instant, il n'est pas prévu que mes enfants reprennent la suite", indique Valérie Jimenez. "Notre objectif est de donner du temps à la troisième génération", précise pour sa part Catherine Mallet. Pour Emilie Zévaco, en revanche, pas de doute : "J'espère que la troisième génération de la famille sera au rendez-vous !".
La Nocturne Eco s'est poursuivie au Marché Victor Hugo, où un millier de personnes ont pu goûter les produits d'une maison co-dirigée aujourd'hui par Emilie Cavero et Anthony Mandirac. Une Nocturne qui a été très suivie par le milieu économique et en présence de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
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