Toulouse. L'Oncopole attire un chercheur de renommée mondiale dans le domaine du cancer du sein

Jeudi 26 septembre 2024, la Fondation Toulouse Cancer Santé a lancé la chaire Oncobreast, pour mieux lutter contre le cancer du sein triple négatif, et a attiré un chercheur de renommée mondiale pour la diriger.

L'Oncopole de Toulouse, l'Inserm et la Fondation Toulouse Cancer Santé ont lancé la chaire Oncobreast, qui sera dirigée pendant 5 ans par le Dr Lorenzo Scipioni (3e en partant de la droite). (Photo : Oncopole)

L'Oncopole de Toulouse, l'Inserm et la Fondation Toulouse Cancer Santé ont lancé la chaire Oncobreast, qui sera dirigée pendant 5 ans par le Dr Lorenzo Scipioni (3e en partant de la droite). (Photo : Oncopole)

Un chercheur de talent et de renommée mondiale rejoint l'Oncopole de Toulouse. Jeudi 26 septembre 2024, la Fondation Toulouse Cancer Santé, l'Inserm Occitanie et l'Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) ont lancé Oncobreast, une chaire de recherche pour faire progresser la recherche dans le domaine du cancer du sein triple négatif. Deux millions d'euros sont investis sur le projet (un million d'euros de la part de la fondation TotalEnergies, tandis que l'Oncopole et l'Inserm mettent 500 000 euros chacun).

"Comme un Messi en début de carrière !"

Et c'est un jeune chercheur à grand potentiel que Toulouse a attiré pour diriger cette chaire - pendant 5 ans - en la personne du docteur Lorenzo Scipioni, 36 ans, chercheur postdoctoral au département de génie biomédical de l'université de Californie (Etats-Unis). "C'est comme si nous avions recruté un Lionel Messi en début de carrière, ou un Kylian Mbappé à sa période monégasque ! C'est un excellent jeune chercheur, très prometteur", s'amuse Gilles Favre, directeur de la Fondation Toulouse Cancer Santé.

De gauche à droite : Le docteur Lorenzo Scipioni en compagnie de Gilles Favre, directeur de la Fondation Toulouse Cancer Santé. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)
De gauche à droite : Le docteur Lorenzo Scipioni en compagnie de Gilles Favre, directeur de la Fondation Toulouse Cancer Santé. (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Contre une pathologie très agressive

Le chercheur italien va essayer de comprendre la génétique, la biologie et le microenvironnement du cancer du sein triple négatif, pathologie très agressive qui occasionne 9000 cas par an en France. "Les cancers du sein représentent 61 000 nouveaux cas par an et 12 000 décès. 88% des patientes survivent sur une période de 5 ans, et le taux tombe à 15% pour les cancers du sein triple négatif. C'est très grave", poursuit Gilles Favre.

Jean-Pierre Delord, le directeur général de l'Oncopole, résume l'objectif de cette chaire de portée mondiale et met en avant les atouts de l'écosystème toulousain :

"Il faut faire avancer la recherche pour faire avancer les soins. Le cancer est un serial killer auquel il faut s'attaquer. Pour cela, l'Oncopole additionne les équipes et met en place une stratégie propre à une équipe de rugby avec un tiers des effectifs venant du local, un tiers du national et un tiers de l'international. Il nous faut des champions et le Dr Scipioni est un champion".

Comprendre les mécanismes du cancer du sein

A terme, l'équipe Oncobreast sera composée d'une dizaine de personnes autour du chercheur italien, qui s'appuie sur des technologies innovantes comme l'analyse moléculaire de cellules uniques comme sources de nouvelles cibles et de stratégies thérapeutiques. Le Dr Scipioni explique :

"Je travaille sur la microscopique avancée, ces images contiennent plus d'informations sur les cellules que ce que l'on croit. L'objectif est de réunir des médecins, des ingénieurs et des biologistes pour réussir à comprendre les mécanismes sous-jacents, et à mieux comprendre la dynamique complexe du cancer du sein et le bénéfice pour les patients. En associant des outils chimiques, des microscopes très évolués et de la science informatique, y compris de l'intelligence artificielle, on peut désormais accéder à toutes ces informations".

La recherche, une concurrence mondiale

Le chercheur italien, qui a déjà travaillé dans sa carrière sur le cancer du poumon, du pancréas et de la peau (le mélanome), était demandé à l'international. "La concurrence est rude dans le monde de la recherche et c'est pour cette raison que nous avons besoin de financements importants, de partenariats publics-privés et d'un environnement attractif. On a des concurrents dans le monde mais aussi en France, avec l'Institut Curie et Gustave-Roussy...", poursuit Gilles Favre.

"Amener notre contribution à la science internationale"

C'est la deuxième chaire de cette importance lancée par la Fondation Toulouse Cancer Santé, après celle de 2018 lancée en partenariat avec les laboratoires Pierre Fabre sur les grandes bases de données et l'immunothérapie. L'Oncopole attend beaucoup de cette chaire. "Nous voulons amener notre contribution à la science internationale, avec notamment des publications dans des revues prestigieuses. Nous voulons aider les cliniciens à avoir de nouvelles visions et améliorer l'intégration de ces technologies", conclut Gilles Favre.

Collecte historique pour la soirée de gala au profit de la recherche
Malgré les contretemps de la météo - la soirée, qui devait initialement se dérouler place du Capitole, a finalement été délocalisée au château de Preissac, à Castelmaurou (Haute-Garonne) -, la 5e édition de la soirée de gala au profit de la recherche contre le cancer a été celle de tous les records. Mardi 24 septembre 2024, l'événement, co-organisé par la CPME 31 et la Fondation Toulouse Cancer Santé, avec le soutien inédit du Medef de Haute-Garonne, de la FBTP 31 et de l'UIMM Occitanie, a rassemblé 400 personnes et permis de récolter 130 000 euros.

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