En tant que soutien technique officiel des Jeux paralympiques 2024, le Toulousain Ottobock, reconnu pour ses prothèses, orthèses et fauteuils roulants sur-mesure, continue de renforcer la confiance en soi et de promouvoir les valeurs du sport, en offrant un service gratuit d'entretien des équipements pour les 4400 athlètes paralympiques de cette année.
Pauline Seniow, orthoprothésiste, et Sylvain Consentino, responsable de l'agence Ottobock de Toulouse. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)
Ottobock, entreprise allemande fondée en 1919, est un pilier dans le domaine des solutions de mobilité pour les personnes en situation de handicap. Reconnue mondialement pour son expertise en prothèses, orthèses et fauteuils roulants sur-mesure, l'entreprise se prépare à jouer un rôle crucial aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Sylvain Cosentino, responsable de l'agence Ottobock de Toulouse (qui fait travailler quatre salariés), et Pauline Seniow, orthoprothésiste, partagent leur enthousiasme et leurs perspectives.
Un engagement historique et une expertise reconnue
Depuis 1988, Ottobock est un partenaire technique des Jeux paralympiques, été comme hiver. Cette année 2024, l'entreprise met en place un Repair Center de 750 m² dans le village des athlètes, ainsi que des ateliers de réparation sur chaque site de compétition. "L'objectif est que les athlètes puissent participer à leurs épreuves sans contrainte," explique Sylvain Consentino. Ottobock s'engage à assurer gratuitement l'entretien de tous les équipements des 4400 athlètes paralympiques présents.
Des solutions sur-mesure pour chaque besoin
Le savoir-faire d'Ottobock se manifeste par des solutions de mobilité adaptées à chaque patient. Sylvain Cosentino précise :
"Les prothèses ne sont pas les mêmes pour quelqu'un qui souhaite marcher dans son jardin et pour quelqu'un qui veut courir un marathon".
L'entreprise offre des dispositifs personnalisés, en tenant compte des capacités physiologiques et des objectifs de vie des patients.
Ottobock fabrique des prothèses pour les membres inférieurs et supérieurs, y compris des prothèses myoélectriques sophistiquées. "Ces dispositifs captent le potentiel d'action des muscles pour permettre des mouvements précis, comme saisir un objet avec une main bionique", ajoute t-il. L'évolution technologique dans ce domaine a permis d'améliorer considérablement la qualité de vie des utilisateurs.
Le sport joue un rôle crucial dans la réhabilitation et la confiance en soi des personnes handicapées. "Depuis les Jeux paralympiques de Londres, il y a eu une ouverture d'esprit et une meilleure acceptation du handicap dans la société", observe Sylain Cosentino. Ottobock aide non seulement les patients à reprendre une activité physique, mais aussi à réintégrer le monde professionnel. "Permettre aux gens de reprendre leur travail est une immense source de fierté pour nous. C'est un retour à la normal chez le patient", poursuit-il.
Une agence en pleine expansion
L'agence de Toulouse, créée en 2018, se prépare à déménager dans des locaux plus spacieux à Balma, à l'est de la Ville rose, doublant ainsi sa surface. "Nous voulons offrir un meilleur accueil à nos patients et être encore plus proches de leurs besoins", annonce Sylvain Consentino. Ce déménagement témoigne de la croissance et de l'engagement continu d'Ottobock.
La préparation pour les Jeux paralympiques de Paris a été minutieuse. "Nos équipes sont prêtes", assure Consentino. L'expérience accumulée au fil des années, notamment par les techniciens ayant participé à plusieurs éditions des Jeux, constitue un atout majeur. "Nous avons une équipe qui peut répondre à tous les besoins des athlètes, qu'il s'agisse de réparer des fauteuils roulants ou de fabriquer des prothèses en urgence", souligne-t-il.
Un nouveau départ pour monsieur Ros et sa prothèse
Après un accident de moto, Monsieur Ros a vu sa vie bouleversée. Une voiture lui a coupé la route, entraînant des blessures graves qui ont conduit à une amputation de la jambe au niveau du tibia. Deux ans après cet accident, il raconte son parcours difficile et son chemin vers la réhabilitation. L'accident a marqué un tournant dans sa vie. "J'espérais pouvoir garder mon pied, mais après une grosse opération, il a fallu me résigner à l'amputation. L'acceptation de cette nouvelle réalité n'a pas été facile. C'était difficile, surtout lorsque j'ai réalisé que ce n'était pas réversible."
Toutefois, ce qui pourrait sembler être la fin d'une histoire a marqué le début d'un nouveau chapitre pour monsieur Ros. La rencontre avec l'équipe d'Ottobock et de Pauline Seniow, orthoprothésiste, a été déterminante. "Le centre de rééducation et le fait de vous avoir rencontré m'ont beaucoup aidé," confie-t-il. Ils jouent tous un rôle crucial dans son processus de récupération, l'aidant à retrouver une certaine normalité dans sa vie quotidienne.
L'une des passions de monsieur Ros est le sport. Que ce soit la marche, les marathons, l'escalade ou quelconques activités, il pourra les reprendre grâce à sa nouvelle prothèse. "Je fais de l'escalade, et je vais justement reprendre", dit-il avec enthousiasme. Bien que l'escalade avec une prothèse présente des défis uniques, monsieur Ros est déterminé à ne pas laisser son amputation l'empêcher de poursuivre ses passions. "Il faut s'adapter, mais c'est possible", explique t-il.
Le parcours de réhabilitation de monsieur Ros a également impliqué une grande dose de patience et de persévérance. "Maintenant, j'ai gagné en patience, ce que je n'avais pas auparavant" dit-il en riant. Chaque petit progrès est une victoire, et il est reconnaissant du soutien qu'il a reçu tout au long du chemin. "Pauline m'a beaucoup aidé à me remettre sur pied, littéralement et figurativement."
Processus d'adaptation long et varié
Le processus d'adaptation à une prothèse peut être long et varié selon les individus. Comme le souligne Pauline Seniow, "Cela dépend de l'origine de l'amputation. Pour les amputations traumatiques, la stabilisation peut être plus rapide." Dans le cas de Monsieur Ros, l'expérience sportive antérieure a également joué un rôle positif dans sa récupération.
Aujourd'hui, Monsieur Ros regarde vers l'avenir avec optimisme. "Reprendre goût au sport et à la vie, c'est essentiel," exprime-t-il.