Installée depuis 1985 dans une vallée des Hautes-Pyrénées, La Balaguère est aujourd’hui le 5e tour-opérateur d’aventure français avec une spécialité : le voyage à pied. De l’idée initiale portée par une bande de copains à la success-story à 13.5 M€ de chiffre d’affaires, retour sur 30 ans d’une aventure entrepreneuriale en Val d’Azun et sur les montagnes du monde entier.
C’est au cœur du Val d’Azun, à Arrens-Marsous précisément, que La Balaguère est née, portant le nom du vent du sud local, cousin de l’autan, qui amène le sable du Sahara. Un label prédestiné ! Car si au départ, l’idée était de balader dans les Pyrénées, c’est maintenant dans les montagnes et vallées du monde entier que La Balaguère emmène ses clients, quelque 300 000 personnes, voyager à pied.
Mais il y a 30 ans, le concept, né dans l’esprit novateur de Vincent Fontvieille, alors propriétaire d’un gîte dans le village, était tout simplement de booster ses nuitées en proposant aux touristes de découvrir les alentours en « all inclusive ». Quelques tours du Val d’Azun plus tard, l’affaire prend de l’ampleur, regroupant quelque 20 associés et amis, devenus, 30 ans plus tard, 40 à la tête d’une entreprise qui a généré 13.5 M€ de chiffre d’affaires en 2014. Créée sous forme d’association, l’aventure Balaguère a pris en 1992 le statut de SA et enregistre aujourd’hui, malgré des épisodes difficiles, un chiffre d’affaires en progression, ce qui n’est pas usuel par temps de crise dans le secteur du tourisme. Actuellement, La Balaguère emploie 35 salariés dans les Pyrénées et 350 guides et accompagnateurs permanents ou saisonniers dans le monde. Et signe, même si son fondateur s’en défend, une success-story ancrée au fin fond d’une vallée des Hautes-Pyrénées qui prouve qu’on peut innover et réussir même éloigné des grandes métropoles et voies de communication.
Des Pyrénées à l’Himalaya, de la randonnée aux balades à thème
Si les Pyrénées restent le fond de commerce de La Balaguère (environ 45% des clients en nombre), la PME arrensoise propose désormais près de 800 destinations et une offre démultipliée « en groupe accompagné », « en liberté », « en famille », ou encore une sélection « neige & réveillons » ou « chemins de Compostelle ». Entreprise née d’une passion pour la montagne et l’échange, La Balaguère n’en a pas moins dû s’adapter à la demande des clients, qui dans les années 90, n’ont plus voulu porter les sacs à dos et ont souhaité des hébergements moins « roots ». Le voyagiste a également dû abandonner des destinations devenues à risque, notamment en Afrique. « S’adapter, faire de la satisfaction du client une priorité, consolider notre indépendance et l’esprit d’équipe des débuts restent nos fondamentaux » affirme le fondateur qui réfléchit à la transmission, dans les 5 ans à venir, du flambeau.
En attendant, La Balaguère poursuit son chemin dans les montagnes du monde en testant toujours de nouveaux concepts et marchés, la clientèle habituelle étant très fidèle mais vieillissante. Le Japon, l’Indonésie, l’Iran seront donc parmi les prochaines destinations phare, tandis que le marché britannique, friand de randonnées, est courtisé depuis peu. La diversification est aussi à l’honneur dans la façon de voyager avec La Balaguère by bike ou encore les randonnées à thème : bien-être, aquarelle, philo, gastro… Cet hiver dans les Pyrénées, la raquette rimera donc avec balnéo ou tapas, tandis que le séjour Cadaquès-Collioure avec la Méditerranée en toile de fond reste un best-seller indémodable. A La Balaguère, même si on parcourt la Cappadoce, le Cap-Vert, la Sierra Nevada, l’Annapurna ou le GR20, la passion des Pyrénées reste intacte et l’ambiance de cette entreprise pas comme les autres celle d’une bande de copains en tenue de montagne. Le vent de la vallée n’a pas faibli 30 ans après !
Alexandra Foissac
Diffusé le 30 novembre