Fin octobre 2023, le Comminges, territoire du sud de la Haute-Garonne, va se doter d'une nouvelle usine au pied des Pyrénées : Nimbus Suspensions sera spécialisé dans les suspensions oléopneumatiques. Rencontre avec le porteur de projet.
Originaire du Tarn, Pierre-Olivier Carles (à droite) se lance dans une nouvelle aventure entrepreneuriale avec son fils aîné Killian (à gauche). (Photo : DR)
De Palm Beach au Comminges, Pierre-Olivier Carles est un entrepreneur baroudeur qui n'en est pas à son coup d'essai. Originaire d'Albi (Tarn), ce spécialiste du marketing, qui gère une agence aux Etats-Unis depuis plusieurs années, est aussi un fan d'automobile et particulièrement du modèle Land Rover Defender. Particularité de ce modèle : il les équipe de suspensions oléopneumatiques. "C'est une technologie géniale et magique qui allie performance et confort. Les flux d'huile sont contrôlés et l'air gère la compression et le rebond. C'est une techno qui ne fait pas de compromis : on a l'impression de rouler sur un tapis volant !", explique Pierre-Olivier Carles à Entreprises Occitanie.
Une usine de production de 400 m2
Tout en gardant un pied aux Etats-Unis mais avec la volonté d'investir en France dans sa région de coeur, l'Occitanie, Pierre-Olivier Carles, qui travaillera avec son fils aîné Killian dans ce projet, a jeté son dévolu sur la Haute-Garonne. Pas dans l'hyper-concentration de la métropole toulousaine mais dans le calme et la verdure du Comminges, plus au sud. C'est là, au pied des Pyrénées, à Labarthe-Inard, qu'une usine de production de près de 400 m2 va voir le jour, fin octobre 2023. Fruit d'un investissement de 500 000 euros. L'entreprise, qui s'appelle Nimbus Suspensions, sera spécialisée dans un secteur de niche mais avec l'ambition de se démarquer. Les précisions avec Pierre-Olivier Carles :
"L'idée est de faire la production et la R&D en France, avec un maximum de pièces françaises. Notre cible sera la France mais aussi l'Australie, l'Amérique du Nord et le Moyen-Orient. A terme, l'objectif serait de créer une usine d'assemblage dans chaque pays".
Une technologie utilisée dans l'aéronautique
Les suspensions oléopneumatiques sont monnaie courant dans l'aéronautique, avec une écrasante majorité des trains d'atterrissage qui en sont équipés. "C'est une technologie éprouvée mais sans transposition dans la voiture car c'est cher à produire. Citroën utilisait une technologie à base d'hydro-pneumatique jusqu'en 2017", poursuit le néo-chef d'entreprise commingeois.
Avec Nimbus Suspensions, en Floride comme en Haute-Garonne, Pierre-Olivier Carles se définit comme une boîte absolument pas "mass market". Il veut créer une dizaine de postes dans la production (dessinateurs, assembleurs, tourneurs-fraiseurs) et il a sa petite idée pour fidéliser ses futurs salariés...
"Les Pyrénées offrent un beau cadre de vie, avec un salaire égal à celui de Toulouse. Et je veux installer la philosophie du "Win-Win", avec des droits d'acheter du capital de l'entreprise au fur et à mesure de la fidélité du salarié, qui pourra devenir actionnaire au bout de trois années passées dans l'entreprise".
Les cibles recherchées
L'autre avantage de ces suspensions oléopneumatiques, selon le chef d'entreprise, c'est leur adaptation à tout type de modèle. "Cette technologie est plus légère, elle colle la roue davantage au sol", explique le dirigeant. Ce type de technologie est-il réservé aux véhicules les plus gros et les plus chers ? Pas du tout répond Pierre-Olivier Carles :
"Nous serons dans des rapports de prix qui se pratiquent déjà dans le haut de gamme. On peut avoir nos suspensions en modèle V1 pour 4680 euros en moyenne, avec une partie sur-mesure incluse. Nous répondons à plusieurs cibles : les véhicules qui ont un changement de poids fort type pick-up, et les 4x4 ou les vans qu'on utilise pour les balades au long cours et qui ont besoin de suspensions solides".
Le chef d'entreprise tarnais croit dur comme fer à Nimbus Suspensions. "Le marché mondial de la suspension est estimé à 85 milliards de dollars. Il y a des suspensions partout et on peut également les développer, à l'avenir, sur des modèles 2 roues ! Nous avons quelque chose à dire dans ce secteur. Nous devons convaincre maintenant que ce que nous faisons, c'est bien", conclut-il.