La start-up des Pyrénées-Orientales VRrOOm veut révolutionner l’expérience des spectacles digitaux. Elle lance sa plateforme de réalité virtuelle sociale et compte lever près de 30 millions d’euros cet automne. L'artiste Jean-Michel Jarre renouvelle sa confiance avec l'entreprise.
Les spectacles virtuels et interactifs portés par VrOOm vont se multiplier : une vingtaines de programmes sont déjà signés par la start-up.
Originaire de Perpignan, Louis Caccuittolo a fait un retour aux sources en y installant le siège de VRrOOm. Cette start-up hébergée au cluster pôle Action média au Soler développe une solution de réalité virtuelle sociale. VRrOOm a créé une sorte de plateforme YouTube du metavers où les utilisateurs ou les producteurs en herbe peuvent diffuser des spectacles en 360 degrés et surtout faire entrer du public dans leurs univers. « L’émotion du spectacle vivant peut être vécue chez soi et en interaction avec le public, et il n’y a plus de contraintes physiques et budgétaires » décrit le fondateur Louis Caccuittolo.
Future levée de fonds : priorité aux investisseurs français
Les 5 associés (des experts dans ces dernières technologies VR) de VRrOOm ont levé 1,5 M€ en mai dernier auprès de Bpifrance, du Crédit Agricole, de la Société Générale, d’Airbus Développement du CNM (Centre national de la Musique). Le réseau Entreprendre et la Région ont aussi soutenu l’entreprise. L’aventure entrepreneuriale ne fait que commencer : VRrOOm projette une levée de fonds série A d’autour de 20 M€ auprès d’investisseurs privés et de 10 M€ auprès des banques et institutions. Les fonds français seront prioritaires : « nous avons intérêt à avancer rapidement pour s’assurer un métavers souverain et autonome en France. » Une prise de position qui a déjà séduit le musicien Jean-Michel Jarre. Celui-ci vient de renouveler sa confiance avec la start-up pour ses prochains shows. Son concert virtuel orcherstré par VRrOOm à Notre-Dame de Paris lors du nouvel an 2021 avait totalisé 75 millions de vues...
Jean-Michel Jarre parmi les fidèles
La plateforme en ligne VRroom permet donc à ses utilisateurs de parler, communiquer, danser ensemble. L’aventure a pris un coup d’accélérateur au moment du confinement avec notamment l’organisation du festival Breakdown these walls en partenariat avec Stereopsia et Virtuals Words : le public du monde entier pouvait voir un film en 360 degrés avec ses amis et pouvait aussi échanger avec les créateurs du film. D’autres prestations sont déjà au palmarès de la jeune entreprise : la Biennale de Venise, South by South West, le festival de Sitges, sans oublier les concerts de Jean-Michel Jarre (fête de la musique en 2020, concert de réveillon ou sur Radio France).
Parcours atypique en Asie et passage chez Georges Lucas
Globe-trotter dans l’âme, Louis Caccuittolo a passé plus de 25 ans en Asie avant de vivre une expérience américaine unique, en tant que numéro deux du producteur Georges Lucas, au sein de THX, à San Francisco. Amoureux du spectacle vivant, amateur de voyage et passionné par les cultures étrangères, il a commencé par apprendre le chinois et étudier aux Langues Orientales à Paris. Il a ensuite enchaîné les postes de communication, marketing dans différentes capitales d’Asie pour progressivement grimper les échelons et être CEO d’agences de communication dans ces pays. Parallèlement à sa vie professionnelle en Asie, cet amateur d’art vivant a racheté le théâtre de Béziers suite à un coup de foudre. Il revend cette activité en 2020 :« Je comblais les trous avec salaires que je gagnais à l’étranger ! C’est toujours une frustration de ne pas rentabiliser les spectacles. Il n’y a pas de modèle économique dans la culture… ». Peut-être plus facile à trouver dans le virtuel ?
Marché de géants ?
La société emploie aujourd’hui six personnes à temps plein et l’effectif devrait passer à une quinzaine dès 2023. A côté de cette société perpignanaise, les géants du métavers que sont Facebook (10Mds d’investissement annuel prévu dans ce domaine), Apple, Samsung ou Google n’effraient pas l’entrepreneur, bien au contraire : « Il y a de la place pour tout le monde. Nos avantages sont nombreux : il n’y aura pas de pages de pub sur la plateforme. De plus la protection des données et l’optimisation de la consommation énergétique seront nos priorités. On a d’autres atouts, et plein d’idées mais c’est trop tôt pour en parler ! ». Du suspens mais déjà du concret avec une douzaine de concerts d’ores et déjà signés pour l’année prochaine.